Une enquête de l’institut Ipsos (1.400 Français âgés de 18 ans et plus interrogés en novembre 2016) a été commandée par la Fondation du judaïsme français, organisation communautaire qui vient de lancer un “observatoire” pour évaluer régulièrement la place des «minorités au sein de la communauté nationale».
Etrange coïncidence quand on apprend les résultats publiés ce mardi: 46% des Français se sentent « inquiets » ou « agacés » à la vue d’une femme voilée.
Bien que ce sondage montre que les crispations identitaires, le repli sur soi et la méfiance n’ont pas progressé en France, paradoxalement, il révèle que la visibilité de l’Islam inquiète davantage les Français .
Les signes renvoyant à l’appartenance sont encore plus rejetés qu’en 2014. Ainsi des mères voilées accompagnant les sorties scolaires sont critiqués à 68% (+6) et les hommes en tenue traditionnelle musulmane rencontrent 52% d’opposant (+4).
Le burkini (maillot de bain couvrant les cheveux et le corps) fait une entrée fracassante parmi les attributs contestés (72%), après avoir été au coeur d’une vive polémique l’été dernier.
Même si l’Islam n’est pas explicitement nommée dans ce sondage, de nombreux éléments confirment l’acharnement politico-médiatique en France à l’égard des musulmans.
Cette deuxième vague d’une large sondage, mêle de manière stigmatisante identité religieuse musulmane à d’autres thèmes comme le “terrorisme”, l’immigration ou “l’intégrisme religieux”.
Ce sondage exacerbe le sentiment de haine à l’égard des musulmans en proposant à certains Français de donner leurs opinions infondées et pilotées par la propagation des concepts islamophobes.
Selon Ipsos, 49% des Français pensent que la moitié seulement des musulmans est bien intégrée, 55% des sondés sont défavorables à la construction de mosquées, 56% sont défavorables aux menus de substitution à la cantine, 68% aux sorties scolaires avec des mères d’élèves voilées, 72% aux dérogations pour les fêtes religieuses non inscrites dans le calendrier, et 72% contre le burkini.