Les voix palestiniennes dissidentes font face à une censure inacceptable sur les réseaux sociaux. Un groupe de trois journalistes palestiniens créé en Septembre 2017, Sada Social, dénoncent ces censures contre de nombreux contenus palestiniens sur les réseaux sociaux tels que Facebook ou YouTube et tente d’instaurer un dialogue avec leurs dirigeants pour rouvrir l’accès aux pages et comptes fermés injustement.
Les réseaux sociaux ne retirent pas les contenus pour des raisons politiques mais pour « incitation à la haine » ou à la violence. Les journalistes palestiniens dénoncent une justice à deux vitesses :
Il y a un très grand écart entre Palestiniens et Israéliens.
Ils estiment qu’il existe un déséquilibre dans la façon dont les réseaux sociaux traitent les contenus israéliens et palestiniens.
Rien ne se passe lorsque les israéliens publient un statut appelant à tuer des Palestiniens mais si les Palestiniens publient des informations sur ce qui se passe sur le terrain ou relate des faits de soldats israéliens, Facebook peut fermer le compte ou la page, ou supprimer le post.
Citons le cas de la plateforme Quds News Network, média populaire auprès des jeunes Palestiniens qui compte 400 journalistes partout en Cisjordanie occupée, la bande de Gaza et Jérusalem-Est.
Il y a un an, trois de ses dirigeants ont vu leurs comptes bloqués par Facebook et l’été dernier, Quds Network fut l’un des 30 médias à être fermé. De plus, l’automne dernier, la chaîne YouTube du média a été bloquée pour avoir prétendument violé les « directives communautaires » sur une vidéo montrant les combattants des Brigades al-Qassam du Hamas pendant la guerre de Gaza en 2014. La chaîne YouTube est restée fermée à ce jour.
En Mars 2017, Facebook avait brièvement fermé la page du Fatah, le parti qui domine l’Autorité Palestinienne, après avoir publié une vieille photo du défunt Yasser Arafat tenant un fusil.
Je pense que chaque utilisateur ou média palestinien réfléchira désormais à deux fois avant de publier quoi que ce soit sur les réseaux sociaux
Les Palestiniens estiment que le géant des médias sociaux succombait à la pression du gouvernement israélien pour censurer les voix palestiniennes.
Cependant ce n’est pas l’avis d’Aibhinn Kelleher, représentante de Facebook :
Nous nous impliquons dans le monde entier avec des gouvernements, des ONG, des universitaires, mais cela ne signifie pas que nous prenons position: il n’existe aucun traitement spécial du gouvernement israélien.
Ce n’est pas la première fois que Facebook est suspectée d’aider l’occupation sioniste.