Tout le monde se souvient encore de ce gigantesque élan de solidarité qui avait uni les français au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, chacun revendiquant la liberté d’opinion, garante des valeurs de la République.
La liberté d’expression celle-là même que des millions de personnes ont acclamé allant jusqu’à déclarer qu’elle était le pilier de toutes les libertés civiques.
Oui mais voilà, dans la famille «liberté d’expression» toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire.
Certains mots passent mal, comme «armée d’occupation», «colonisation» ou «sionisme», etc… Les prononcer c’est le risque d’être coupés au montage et si c’est du direct, c’est subir le sort qui a été réservé à l’invité de l’émission “L’heure des pros” de Pascal Praud.
Dans cette séquence de la chaîne d’informations CNews, Béligh Nabli, directeur de recherche de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) a fait l’amère expérience de la politique du deux poids, deux mesures qu’il était pourtant venu dénoncer.
Le débat avait pour thème le sujet du moment qui tient tous les français en haleine, Mennel Ibtissem, la malheureuse candidate de l’émission de télé-crochet.
Suite au départ anticipé de Mennel après avoir été la cible des médias et des réseaux sociaux, les chroniqueurs de la chaîne ont débattu de son cas et autant dire qu’ils n’ont pas été tendre avec la jeune fille.
A l’exception de Béligh Nabli qui a vainement tenté de comparer la situation de Mennel à celle d’un autre candidat et vainqueur de The Voice, Amir Haddad.
Bien mal lui en pris. M. Nabli a voulu rappeler le passé du chanteur, qui a servi comme réserviste dans l’armée israélienne et qui est aussi membre du parti nationaliste religieux, Le Foyer juif , mouvement d’extrême droite proche des colons.
A l’époque, son soutien indéfectible à la politique criminelle de colonisation israélienne n’a pas posé de problème pour son admission à l’émission, et pour preuve il a même représenté la France au concours eurovision quelques mois plus tard.
Mais le nom d’Amir à peine prononcé par Béligh Nabli, qui espérait dénoncer la différence de traitement entre les deux affaires, qu’il a été stoppé net dans son élan.
Pascal Praud va même jusqu’à l’accuser de «complotisme»
, accusation de dernier recours lorsqu’il s’agit de décrédibiliser les arguments d’une personne.
Et c’est agacé que Praud somme le directeur de l’IRIS de se taire en lançant un autre sujet.
Voilà un bel exemple de liberté d’expression, entre la française d’origine arabe et le français d’origine israélienne, les médias ont fait leur choix.