Les mesures restrictives se sont multipliées contre les minorités religieuses, mais celle qui est le plus impactée par cette régression des libertés et qui en subit les fortes conséquences, c’est bien sûr la communauté musulmane.
Qu’il s’agisse de l’interdiction du port du voile, de la burqa, d’une barbe estimée trop longue, d’un maillot de bain qui couvre trop le corps ou encore d’une bête immolée sans étourdissement, il n’y a pas à dire, les musulmans se sentent de plus en plus oppressés et attaqués dans ce qu’ils ont de plus cher, leur foi.
Et pour certains, ce n’est pas encore assez. A l’image de la députée Islandaise, Silja Dögg Gunnarsdöttir qui a présenté au Parlement islandais, un projet de loi contre la circoncision.
Si l’on se réfère au texte, la circoncision non-médicale pratiquée avant l’âge de 18 ans devrait être purement et simplement interdite pour les hommes. La députée compare la circoncision à l’excision pratiquée sur des femmes dans certains pays africains.
Selon Silja Dögg Gunnarsdöttir, la circoncision est une « violation des droits de l’homme » et exposerait les jeunes garçons à des « infections et cause des douleurs considérables».
Quels sont les citoyens concernés par ce projet de loi ?
Les juifs et les musulmans entre autres, mais combien sont-ils sur les 330.000 habitants qui peuplent l’île ?
On compte 770 musulmans déclarés, soit 0.24% de la population et 320 juifs, soit 0.10%. Cela n’a pourtant pas découragé la députée qui s’est lancée dans une bataille effrénée contre la circoncision.
Combien de circoncisions sont pratiquées en moyenne dans le pays ? Seule une vingtaine de circoncisions ont été effectuées depuis 2006.
Faut-il légiférer pour un pourcentage aussi insignifiant ? Bien sûr que non, mais cela rappelle l’interdiction de la burqa qui ne concerne qu’une centaine de femmes en France, pourtant cette loi était au centre de tous les débats politiques durant plusieurs mois.
Constitue une dangereuse atteinte à la liberté de religion
et risque de « stigmatiser certaines communautés », souligne le cardinal Reinhard Marx, président de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (Comece).
La criminalisation de la circoncision est une mesure très grave qui suscite de profondes inquiétudes. Le rituel commun au judaïsme et à l’islam pourrait être un nouveau champ de bataille sur la liberté religieuse
A-t-il déclaré dans un communiqué.
Mais la principale intéressée, Silja Dögg Gunnarsdóttir se défend de toute stigmatisation, selon elle il s’agit de « protéger les enfants et leurs droits », a t-elle répliqué.
Le vote pour la proposition de loi devrait avoir lieu en juin prochain. En attendant, certains rêvent peut-être déjà d’avoir leur propre loi anti-circoncision. .