Mercredi 8 mai, le ministère israélien des Cultes en présence des responsables de plusieurs autres ministères, a annoncé qu’il y aurait un amendement de loi, afin de permettre aux fidèles juifs de prier sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est occupé.
"Nous voulons que les juifs qui désirent prier sur place puissent le faire" , a déclaré M. Glat en indiquant que le ministère allait soumettre des recommandations en ce sens au gouvernement.
"Comment accepter le fait que les juifs n’aient pas le droit de prier sur le lieu le plus saint pour eux?" , a indiqué Moshé Feiglin, un député de la l’aile la plus radicale du Likoud (parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui avait été expulsé en mars par la police de l’esplanade). "Interdire aux juifs de prier sur le mont du Temple est une discrimination insupportable et une atteinte au droit de culte", a également ajouté la présidente de la commission, Miri Regev.
Les musulmans appellent cette esplanade le "Noble sanctuaire" (Haram al-Charif) et les juifs le "Mont du Temple" (en référence au second Temple juif détruit par l’Empire romain en l’an 70). L’esplanade des mosquées héberge, depuis le VIIe siècle, deux haut-lieux de l’islam, le dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. À ses pieds se trouve le mur des Lamentations révéré par les juifs pour sa proximité avec le Saint des Saints. Il s’agit d’un lieu sacré pour l’islam comme pour le judaïsme, ce qui crée des tensions entre les deux communautés.
Si l’ensemble des juifs religieux prient quotidiennement pour la reconstruction du Temple, la plupart considère que, pour des raisons religieuses, il est interdit de fouler ce "saint des saints". Un panneau du rabbinat israélien à l’entrée du site prévient qu’il est interdit aux juifs de s’y rendre, même si de plus en plus d’autorités rabbiniques passent outre.
Par ailleurs, l’esplanade était également au cœur d’une autre affaire mercredi, avec l’interpellation par la police israélienne du mufti de Jérusalem, plus haute autorité religieuse palestinienne. Cette interpellation coïncide avec la célébration par Israël du "Jour de Jérusalem", marquant la "réunification" de la ville.
Le mufti, Mohammad Hussein, a été conduit par des policiers de son domicile à un poste de police, où il était interrogé pour "implication présumée dans les troubles qui se sont produits mardi 7 mai au mont du Temple, a déclaré à l’AFP le porte-parole, Micky Rosenfeld. "Des chaises ont été jetées sur un groupe de juifs au mont du Temple" pendant une visite sur ce site, dans la Vieille ville de Jérusalem, a-t-il déclaré.
"Le mufti a été libéré après six heures d’interrogatoire", a ajouté le porte-parole. "Il n’a pas été inculpé", a-t-il ajouté, sans donner d’autre détail.
Mahmoud Abbas, le président palestinien, a quand à lui condamné dans un communiqué "l’arrestation par les autorités d’occupation israéliennes du mufti de Jérusalem et des lieux saints palestiniens".
Adnane al-Husseini, le ministre palestinien chargé de Jérusalem et gouverneur palestinien de Jérusalem, a lui aussi dénoncé "cette arrestation provocatrice au moment où les forces d’occupation israéliennes protègent des gangs de colons extrémistes, qui terrorisent les familles palestiniennes à travers Jérusalem-Est occupé, tout en célébrant leur occupation illégale" .
Plusieurs dizaines de milliers d’Israéliens étaient attendus mercredi à Jérusalem pour les marches et cérémonies commémoratives. "Des milliers de policiers ont été déployés dans et autour de Jérusalem et de la Vieille ville", a déclaré M. Rosenfeld.
Israël continue de considérer Jérusalem comme sa capitale "unifiée et indivisible". En revanche, la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion de la partie orientale de la ville, qu’elle considère comme un territoire occupé. C’est de Jérusalem que les Palestiniens veulent en faire la capitale de l’Etat dont le monde entier souhaite voir la création.