Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Le respect doit être mutuel entre les membres de la communauté musulmane.
Le Très Haut a dit :
Ô vous qui avez cru ! Qu’un groupe ne se raille pas d’un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu’eux. Et que des femmes ne se raillent pas d’autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets injurieux. (Coran 49:11)
Telles sont les orientations divines pour l’amélioration de la communauté musulmane et pour sa purification de la rancune et de la haine !
Abd Allah Ibn Mas’ûd (qu’Allah l’agrée) a dit :
L’épreuve est inséparable de la parole et s’il m’arrive de me moquer d’un chien, je craindrai d’être transformé en chien.
Cela concerne les défauts physiques. Et ainsi en va-t-il, par exemple pour quelqu’un qui néglige certaines injonctions de la religion ; il ne faut pas le mépriser, ni le railler, ni se moquer de lui, mais on doit désapprouver sa négligence et l’appeler à se conformer à la religion par la sagesse.
Le Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) a dit :
Allah ne regarde ni vos visages ni vos richesses. Il ne regarde que vos cœurs et vos actes.
Al Qurtubî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit :
Ce hadith est d’une grande importance. Il s’ensuit qu’on ne peut pas décider d’une imperfection chez une personne en fonction de ce qu’on voit en lui comme aspect apparent de ses actes d’obéissance ou de ses infractions. Peut-être que celui qui observe les actes apparents d’obéissance, Allah sait qu’il a dans le cœur des qualités blâmables qui font que ces actes ne soient pas valides ?
Qui sait, en revanche, si celui chez qui on a remarqué des négligences et des infractions à la religion, Allah sait que son cœur possède des qualités louables grâce auxquelles Il l’absout ?
Les actes sont en effet des signes conjecturaux de la bonne ou de la mauvaise foi et non une preuve indiscutable.
Il s’ensuit qu’il ne faut pas exagérer dans la glorification de celui qui montre des actes salutaires et il ne faut pas, non plus mépriser le musulman qui montre des actes mauvais, nous méprisons et nous blâmons en fait la situation blâmable et non pas la personne fautive.
La compréhension de ce hadith peut prêter à confusion pour certains.
Son sens est qu’Allah est plus savant que l’homme qui montre aux gens qu’il fait des actes salutaires alors que son cœur est empli d’ostentation et d’hypocrisie.
Aux yeux des gens, cet homme accomplit les actes des gens du Paradis, mais Allah sait ce qui est caché aux gens comme mauvais côté de son intérieur ; ce qui fait qu’il termine sa vie par un acte mauvais.
Or le refus et l’acceptation des actes dépendent de la façon dont leur auteur finit sa vie.
Abû Hurayra (qu’Allah l’agrée) rapporte qu’il a entendu le Messager d’Allah (sallallahu ‘alayhi wa sallam) dire :
Le Jour de la résurrection, le premier homme à comparaître sera l’un des trois :
1. Un homme mort en martyr. On le fera venir, Allah lui rappellera Ses bienfaits à son égard et il les reconnaîtra. Il lui dira : Qu’as-tu fait de ces bienfaits ? Il répondra : J’ai défendu Ta cause jusqu’à tomber martyr. Il dira : Tu mens. Mais tu as combattu pour qu’on dise : C’est un homme audacieux et on l’a dit. Il ordonnera alors qu’on le traîne sur son visage et qu’on le jette dans le feu de l’Enfer.
2. Un homme qui a appris la science religieuse, l’a enseignée aux autres et a lu le Coran. On le fera venir. Allah lui rappellera Ses bienfaits à son égard et il les reconnaîtra. Il lui dira : Qu’as-tu fait de ces bienfaits ? Il répondra : J’ai appris la science religieuse, je l’ai enseignée et j’ai lu le Coran, tout cela par amour de Toi. Il dira : Tu mens. Mais tu as appris la science pour qu’on dise : C’est quelqu’un qui excelle dans la récitation du Coran, et on l’a dit. Il ordonnera alors de le traîner sur son visage et de le jeter dans le feu de l’Enfer.
3. Un homme à qui Allah a fait largesse de toutes sortes de fortunes. On le fera venir. Allah lui rappellera Ses bienfaits à son égard et il les reconnaîtra. Il lui dira : Qu’as-tu fait de ces bienfaits ? Il répondra : Je n’ai pas laissé un seul domaine où tu aimes qu’on y dépense sans y mettre mon argent par amour pour Toi. Il dira : Tu mens. Mais tu as fait cela pour qu’on dise : C’est un homme généreux, et on l’a dit. Il ordonnera alors qu’on le traîne sur son visage et qu’on le jette dans le feu de l’Enfer.
Ce que l’on vise par-là, c’est que l’homme ne doit pas se laisser duper par son obéissance, ce qui le pousse à mépriser les pécheurs, car il ne sait pas comment sera sa fin.
Or les actes ne valent que par leurs conclusions.