Lundi 29 octobre 2018, une femme se faisait exploser en Tunisie. La terroriste a déclenché la charge explosive qu’elle portait sur elle contre une patrouille de police sur l’artère principale de Tunis, avenue Bourguiba.
Certains n’hésitent pas à parler de symbole en évoquant le lieu choisi par la kamikaze. Quinze policiers et cinq civils ont été blessés au cours de l’attaque.
Cet attentat commis par une femme de Mahdia, âgée de trente ans, ravive les vieux démons que le pays croyait enfouis et lui rappelle que la menace terroriste est encore bien réelle.
Si la Tunisie est sous le choc au lendemain de l’attentat, la famille de la terroriste Mouna Guebla n’en revient toujours pas.
Selon la chaîne Mosaïque FM, qui cite des sources proches, la famille a refusé de recevoir le corps de sa fille pour l’enterrement.
Titulaire d’un master en anglais des affaires, la jeune femme était au chômage depuis trois ans.
Si elle a vécu pour avoir cette fin, j’aurais préféré qu’elle ne soit jamais née ! Elle est partie, mais maintenant c’est nous et seulement nous qui paierons le prix, qui allons continuer à vivre dans la douleur !, ont déploré ses parents désemparés.
Pour la mère de Mouna, sa fille aurait été manipulée : « Ma fille a été une proie du terrorisme!
» Pourquoi tu nous as fait cela? Qu’est-ce que nous t’avons fait pour nous faire subir cette catastrophe?! Clame sa mère assise sur un tapis en plastique tressé, frappant avec amertume ses jambes. Les parents ont du mal à comprendre, comment leur fille qui passait son temps à la maison devant son ordinateur, a pu être embrigadée jusqu’à commettre le pire. Rien dans son comportement ne pouvait suggérer qu’elle était peut-être en train de se radicaliser. “Il n’y a avait aucun changement dans son caractère, rien ne montrait qu’elle avait des idées extrémistes”, affirment à l’AFP ses parents. “Même son voile, elle le portait depuis son bac, et elle faisait la prière comme tout le monde, sans être particulièrement pieuse”, précise la maman.
En état de choc et entourée par des voisines, Dhahbia, la mère de Mna Guebla, a encore du mal à réaliser la mort de sa fille qui vivait avec ses parents dans le village de Zorda, au coeur d’une zone rurale dans la région de Mahdia (est).