Dans un climat très tendu où, d’une part les médias, pour faire les gros titres, n’hésitent pas à mettre de l’huile sur le feu en s’adonnant au jeu de la stigmatisation, et d’autre part les homme politiques et pseudo-penseurs, exhibent sans impunité leur islamophobie, l’analyse de Noël Mamère faisant preuve d’une véritable objectivité, sur les véritables raisons ayant engendrées une nuit de violence à Trappes, rehausse de très haut le niveau du débat public.
C’est via son blog que le député-maire de Gironde rappelle qu’il a « fait partie des rares députés qui ont toujours considéré les différentes lois sur le voile comme productrices de discriminations et de violences potentielles » .
Il s’interroge sur 3 points fondamentaux à éclaircir avant toute chose.
"Où est passée la police de proximité promise par la gauche qui devait remplacer les BAC et autres compagnies de CRS dans les quartiers dits sensibles ? Pourquoi interpeller en plein ramadan une jeune femme voilée, sachant que durant cette période, un tel geste peut être interprété comme une provocation à l’égard des populations musulmanes ? Enfin, la loi sur le voile intégral est-elle pertinente ?" , questionne-t-il, avant de continuer: "Si l’on ajoute à cela le refus de Manuel Valls d’appliquer la promesse de François Hollande d’en finir avec le contrôle au faciès, une telle conjonction ne pouvait que produire le type d’émeute à laquelle nous venons d’assister".
Il évoque un acharnement qui cible sans scrupules la 2ème religion de France, évoquant la multiplications des amalgames entre « musulmans, islamistes, terroristes et immigrés » qui se sont hélas scandaleusement banalisés ces dernières années. Il dénonce surtout l’augmentation inquiétante des pensées et actes islamophobes en mettant le doigt sur le mépris total de cette forme de racisme opéré par une très grande partie de la classe politique.
"La révolte de Trappes nous oblige aussi à réfléchir sur la vague d’islamophobie qui s’est emparée de notre pays. Le ministre de l’Intérieur, cette dernière semaine, dénonçait la multiplication des faits anti-musulmans dans plusieurs villes de la périphérie parisienne, à Chanteloup-les-Vignes et à Argenteuil" , déclare-t-il, en ajoutant: "Sous prétexte de combattre les signes religieux ostentatoires, on a privilégié la seule lutte contre le voile et inventé de nouvelles discriminations pour des femmes qui se voient doublement mises à l’index : en tant qu’arabe et musulmane, ne pouvant plus travailler dans certains établissements, et stigmatisées dans tous leurs actes quotidiens ".
« Malheureusement, en temps de crise morale, économique et sociale, il est tellement plus facile pour de nombreux responsables politiques d’utiliser les musulmans comme des boucs émissaires, que de trouver les mots d’apaisement et de prendre le temps de comprendre pourquoi on en est arrivés là » ajoute-t-il également.
En conclusion, Noël Mamère souligne l’importance du-vivre ensemble. Il existe selon lui une logique communautaire sur laquelle la France doit s’appuyer pour tenter tenter de faire surgir de nouvelles élites urbaines, comme c’est le cas aux Etats-Unis ou en Afrique du Sud. Il est temps selon lui « d’appliquer l’égalité réelle des droits, ce qui suppose un investissement sans commune mesure avec nos capacités actuelles. Mener les deux de front, c’est possible et cela porte un nom : la société du bien vivre ensemble » .