Abderrazak Zorgui était un tunisien originaire de Kasserine, dans le centre du pays.
Journaliste au chômage, Abderrazak était harassé par un quotidien de plus en plus difficile et par la précarité qui touche les chômeurs.
Dans une vidéo diffusée sur Facebook, l’ancien journaliste d’une chaîne de télévision tunisienne, dénonce les conditions de vie des tunisiens et plus particulièrement celles des chômeurs.

Ceci est un appel pour les chômeurs de Kasserine. Nous allons faire une révolution, et quiconque voudra me rejoindre et me soutenir est le bienvenu. Je vais manifester seul et je vais m’immoler. Et que Dieu vienne en aide à quiconque essaiera de m’arrêter. Pendant 8 ans j’ai tenté de trouver un travail mais année après année, rien n’a marché. Tout n’est que mensonge. Je ne suis lié à aucun parti politique…

Un témoignage poignant surtout qu’il a eu lieu quelques instants avant qu’il ne s’asperge d’essence et s’immole par le feu sur l’une des principales places de Kasserine.
Un geste fatal, l’homme mourra quelques minutes après cette vidéo. A l’annonce de sa mort, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.
Six agents de sécurité ont été blessés et les policiers ont procédé à plusieurs arrestations parmi les manifestants.
Les obsèques du journaliste ont eu lieu hier mardi en présence de centaines d’habitants de la ville.

Cet incident n’est pas sans rappeler celui de Mohamed Bouazizi, un autre tunisien vendeur ambulant originaire d’une ville voisine, Sidi Bouzid.
En 2011, l’homme s’était à son tour immolé par le feu après la saisie de son étal de fruits et légumes par la police municipale pour défaut de licence.
Le jeune homme est devenu le symbole d’une jeunesse désoeuvrée dans une Tunisie en proie à la corruption. Son acte avait déclenché une vague de manifestations contre le régime.
Le 17 janvier, le chef de l’Etat Ben Ali était renversé et s’enfuyait en Arabie Saoudite.

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