Le 11 août 1987, le corps d’une fillette décédée était découvert sur l’A10, à Suèvres. Il y a exactement un an, le père de la petite Inass, Ahmed Touloub, était interpellé puis mis en examen. Ce jeudi 13 juin, il a demandé sa remise en liberté devant la cour d’appel d’Orléans.
La chambre d’instruction de la cour d’appel d’Orléans a accédé, jeudi après-midi, à la demande de remise en liberté formulée le matin même par Ahmed Touloub. Père de la petite Inass, 4 ans, dont le corps sans vie et mutilé avait été retrouvé, le 11 août 1987 en bordure de l’A10 à Suèvres (Loir-et-Cher), cet homme de 67 ans, avait vu son placement en détention provisoire prolongé par le juge des libertés et de la détention de Blois.
Un avis de décès et un appel à témoins comportant la photo de la petite martyr décédée avait suscité une vague d’émotion immense en France en 1987. Ahmed Touloub devait quitter la prison de Blois le soir même. Il est désormais placé sous contrôle judiciaire.
Mis en examen, voici un an, pour meurtre et violences régulières sur un mineur de 15 ans et recel de cadavre, Ahmed Touloub réclamait, pour la seconde fois en six mois, sa remise en liberté.
Ce jeudi 13 juin au matin, devant la chambre d’instruction de la cour d’appel d’Orléans, l’avocate générale, Dorothée Mercier a sollicité de la juridiction qu’elle examine cette demande à huis clos.
L’avocat d’Ahmed Touloub s’y est opposé.
Nous sommes à un an d’investigations. L’instruction a avancé. Vous ne pourrez pas éternellement taire ce dossier
, a plaidé Me Frank Berton.
La cour d’appel a finalement décidé d’examiner l’affaire en chambre du conseil, « pour préserver la présomption d’innocence de Monsieur Touloub et préserver les investigations en cours« , a précisé la présidente de la chambre d’instruction, Nathalie Dutartre rapporte la république du centre.
Rien n’a filtré de l’audience, Me Berton s’étant refusé à s’exprimer à l’issue de celle-ci. Seule certitude, l’avocate générale a requis le maintien en détention d’Ahmed Touloub.
Les deux filles aînées ont été entendues
Parmi les obligations auxquelles il est soumis, le sexagénaire devra pointer une fois par semaine et remettre son passeport, afin d’éviter toute fuite à l’étranger, notamment au Maroc dont il est toujours ressortissant.
Joint par téléphone après que la cour a rendu son délibéré, l’avocat d’Ahmed Touloub estime que plus rien ne s’opposait à la remise en liberté de son client.
En décembre dernier, la chambre de l’instruction l’avait maintenu en détention afin d’éviter les risques de concertation avec les témoins et les parties civiles. Depuis, les deux filles aînées ont été entendues et une concertation a été organisée avec Madame Touloub
, indique Me Franck Berton.
Selon l’avocat lillois,
il y a eu une évolution dans les déclarations de son ex-femme
Ainsi, Halima Touloub, qui avait toujours nié les violences décrites par son mari, serait revenue sur ses dénégations. « On peut donc accorder un certain crédit aux déclarations d’Ahmed Touloub », dit encore Me Berton.
Quant à Ahmed Touloub, « qui n’est pas l’auteur du meurtre d’Inass », il a déclaré avoir été « lâche, par peur qu’on lui retire ses enfants ».
Me Berton estime enfin que « l’instruction pourrait s’achever à la fin de l’année ».