Le lundi 12 août à 17h30, une jeune fille de 16 ans s’est violemment faite agresser dans la ville de Trappes, par deux hommes (dont l’un avec le crâne rasé)près du Square Van Gogh nous apprend le CCIF (collectif contre l’islamophobie en France). Il s’agit une nouvelle fois d’une agression à caractère islamophobe, d’une profonde lâcheté.
Voici une partie du témoignage de la victime:
Arrivée devant la grille de Van Gogh, je remarque une voiture à l’arrêt. Je continue ma route, et la voiture se déplace pour s’arrêter derrière moi, à ce moment-là j’entends: « Eh toi connasse je te parle non ! ».
Je croyais que ces propos ne m’étaient pas destinés, je me suis dit « Bizarre parce qu’il y a que moi dans la rue » je continue de marcher. Quand deux individus sortis de la voiture sont arrivés par derrière et m’ont arraché mon voile en me disant « Sale pute avec ton voile ! » J’ai commencé à avoir vraiment peur en leur disant « qu’est ce que vous voulez ? ». Le 1er individu avait le crâne rasé et était de type européen, il m’a insultée en me disant « Sale noire, sale musulmane, retourne dans ton pays, retire moi ça ! »
Les deux agresseurs ont traîné la jeune fille à quelques dizaines de mètres dans un lieu isolé avant de violemment s’en prendre à elle. Ils l’ont d’abord insulté, avant de lui mettre des coups et de procéder à des attouchements sexuels. L’agression est d’une extrême violence:
(…)Il a pris un objet tranchant et s’est mis à me scarifier le visage avec des mouvements courts et rapides, tandis que le 2ème individu m’immobilisait contre lui en me bloquant le visage. Le 1er disait « espèce de sale noire, là Dieu il va t’aider ?!“. Puis j’ai dit « starf’Allah» à plusieurs reprises et il m’a mis une claque.
À ce moment là, un jeune homme d’environ 16-17ans est arrivé en vélo et a crié « hey hey lâchez la ! » et ils ont pris la fuite en direction de leur voiture, le jeune les a poursuivi. Apeurée je me suis empressée de retrouver mon amie à l’arrêt de bus. J’ai pris la direction de chez moi en lui racontant ce qui venait de m’arriver. Au bout de quelques mètres au niveau du square Léo Lagrange, j’ai fait une crise d’angoisse et je me suis évanouie.
L’adolescente a été conduit à l’hôpital de Trappes, ce qui explique qu’elle n’a pu porté plainte que le lendemain. Elle a également déposé plainte. La Direction de la sûreté départementale est chargée de l’affaire, étant donné la gravité des faits. Cette affaire est prise avec le plus grand sérieux par les autorités qui souhaitent faire toute la lumière sur ces faits et d’identifier d’éventuels auteurs.
Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a « condamné avec sévérité cette nouvelle manifestation de haine et d’intolérance anti-musulmane qui porte atteinte aux valeurs de la République et au principe de liberté de conscience. »
Benoît Hamon, chargé de l’Economie sociale et solidaire et de la Consommation, et élu de la circonscription, a quant à lui réagi dans un communiqué publié sur Facebook. Il a condamné « avec la plus grande fermeté ce nouvel acte raciste, visiblement perpétré par des individus qui recherchent délibérément la provocation et l’embrasement. »
« La stigmatisation systématique de l’islam, les amalgames entre islam et terrorisme ainsi que la violence verbale ordinaire à l’encontre des musulmans, permettent à certains de se sentir autorisés à franchir le cap de la violence physique » a-t-il également déclaré.
Dans ce communiqué également relayé sur Twitter, Benoît Hamon rappelle « la détermination du gouvernement à poursuivre tout auteur d’acte anti-musulman. »
Mais doit-on une nouvelle fois se contenter de déclarations où des politiques peuvent tenter d’en tirer leur épingle du jeu en jouant la carte de la solidarité quand il s’agit d’une énième agression, où des femmes musulmanes sans défense sont prises pour cible avec une extrême violence ?
Rappelons que Manuel Valls, faisant référence aux événements de Trappes, avait osé déclarer que « les musulmans convertis sont le fruit d’une crise d’identité très profonde. »