Aussi incroyable que cela puisse paraître, pour les Etats-Unis, les colonies israéliennes en Cisjordanie n’étaient «pas en soi contraires au droit international».
Une déclaration saluée comme il se doit par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à qui il n’en fallait pas plus pour continuer ses exactions contre le peuple Palestinien.
C’est pour lui, une décision de l’administration de Donald Trump, qui corrige «une erreur historique».
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, ce lundi, est donc ainsi revenu sur la position officielle affichée depuis 1978 par les États-Unis sur cette question.
Après avoir examiné soigneusement tous les arguments de ce débat juridique, (nous concluons que) l’établissement de colonies de civils israéliens en Cisjordanie n’est pas en soi contraire au droit international.
Pour Matthieu Mabin, correspondant de France 24 à Washington, «La formule est sinon maladroite, au moins inexacte»,
Cela ne sera pas sans poser une succession de questions juridiques. En dehors des vagues de contestation que cette déclaration va susciter, c’est la déclaration même de Mike Pompeo qui pose problème puisque, en réalité, la seule juridiction qui soit compétente pour s’exprimer au nom du droit international, c’est justement une juridiction internationale, mais pas le seul département d’État des États-Unis.
Parmi les réactions, celle du président palestinien Mahmoud Abbas qui a jugé que l’initiative américaine était «en contradiction totale avec le droit international». Comme celle du négociateur palestinien Saeb Erekat qui a dénoncé une décision «irresponsable» ainsi que pour le chef de la diplomatie jordanienne qui a déclaré que ce changement de ligne de Washington aurait de «dangereuses conséquences».
L’Union européenne a aussi rappelé sa position «claire et inchangée» :
Toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international et compromet la viabilité de la solution à deux États et les perspectives d’une paix durable.
Elizabeth Warren, candidate démocrate à la Maison Blanche, a dénoncé le revirement américain, affirmant qu’elle l’annulerait si elle était élue.
Ces colonies ne violent pas seulement le droit international, elles rendent la paix plus difficile à réaliser.
Les Palestiniens qui ont rompu leurs discussions avec les Américains depuis la décision sur Jérusalem et la reconnaissance de l’annexion par Israël du plateau du Golan, jugent que ce plan conçu par le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, est voué à l’échec en raison des positions pro-israéliennes du président des États-Unis.
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