Ce dimanche, deux mosquées de l’université Jamia Millia Islamia à New Delhi ont été saccagées par la police lors d’une intervention très violente sur le campus.
Cette intervention, qui a fait 125 blessés, fait suite aux diverses manifestations des étudiants qui protestent depuis une semaine contre un projet de loi sur la citoyenneté indienne qui exclut les musulmans.
Pour rappel, le conseil des ministres a adopté un texte dont l’objectif est d’amender la loi sur la nationalité de 1955. Le but réel est d’amender la Constitution et de rompre définitivement avec le principe de laïcité du pays et il vise plus spécifiquement et surtout les communautés musulmanes indiennes.
Le «Citizenship Amendment Bill» régularise des réfugiés venus d’Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh et leur accorde la nationalité sur des critères religieux, à l’exception des musulmans.
Dans le pays, six personnes ont déjà trouvé la mort depuis la semaine dernière lors de manifestations contre la réforme du gouvernement sur la citoyenneté.
Pour les manifestants, cet amendement vise à marginaliser les musulmans et s’inscrit dans la politique ultranationaliste du Premier ministre Narendra Modi.
Selon les étudiants,
La police a essayé d’entrer dans la mosquée. Ils pensaient qu’on leur avait jeté des pierres depuis le bâtiment. Mais c’était faux. À l’intérieur, il y avait surtout des étudiants blessés qui avaient fui la librairie attenante, où la police les avait attaqués. Il y avait environ 15 étudiants dans l’enceinte.
Traiter les étudiants comme des criminels n’est pas justifiable, le droit aux manifestations pacifiques est inscrit dans notre Constitution.
Sur la vidéo postée, on voit bien l’imam demander aux policiers de ne pas tirer de gaz lacrymogène à l’intérieur de l’enceinte de la mosquée et demander aux étudiants de rentrer chez eux.
