Youssra, une jeune fille de 15 ans, est une victime de la loi du 15 mars 2004, interdisant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics.
Alors que l’école était censée l’aider dans sa scolarité, on lui a donc imposé de faire le choix de continuer ou non à respecter ses convictions religieuses.
« J’ai décidé de porter le voile à 11 ans et peu à peu de ne plus l’enlever. C’est un cheminement personnel. Ça fait partie de moi » , affirme Youssra.
« Je ne l’ai pas fait pour plaire à ma famille. C’est réfléchi. J’ai fait des recherches.
Au départ au collège, je l’enlevais, mais ça me peinait. Le jour où j’ai décidé de ne plus l’enlever, on ne m’a plus accepté en cours. C’est un choix de ma part. Je sais que c’est interdit en classe. Mais il était impossible pour moi de l’enlever. Je souhaitais en même temps continuer mes études. J’ai donc cherché une autre alternative. »
L’institution scolaire a donc pénalisé la jeune fille à cause de son voile. Ayant été déscolarisée, elle a tenté en vain de suivre des cours par correspondance. Youssra ne répondait hélas pas aux critères réglementaires pour bénéficier des cours du Centre national d’enseignement à distance (CNED).
« J’ai dû me débrouiller par moi-même », explique Youssra.
« Je travaillais chez moi, quatre heures le matin, deux heures l’après-midi, ou alors à la bibliothèque. J’ai recherché les programmes sur internet. J’ai fait des recherches et j’ai essayé de m’instruire par moi-même. C’est difficile et compliqué. En plus, à la maison, nous sommes six enfants. Il est difficile de se concentrer. »
Malgré son réel désir d’apprendre et son sérieux, elle n’a pas su s’instruire toute seule. Lorsque l’inspecteur pédagogique s’est présenté à son domicile afin de faire le point sur sa scolarisation (contrôle obligatoire), il s’est aperçu que l’apprentissage effectué ne correspondait pas aux exigences minimales du niveau visé de la 3e générale, « malgré tout le travail reconnu » .
La situation est devenu extrêmement problématique pour cette jeune fille. Il n’y a pas la moindre école musulmane dans le secteur où habite Youssra. Elle garde tout de même l’espoir de pouvoir s’instruire de chez elle.
Son cas n’est malheureusement pas isolé, et attendons nous à rencontrer de plus en plus de cas similaires.
Ce que l’on peut retenir de cette situation et de toutes ces lois qui n’ont cessé de fleurir en France ces dernières années, visant clairement à mener la vie dure à la présence de l’Islam, c’est que lorsqu’une loi est favorable aux musulmans, il faut immédiatement la changer.
L’ONU a même condamné cette loi de mars 2004 visant à interdire les signes religieux “ostentatoires” à l’école.