Jeudi 10 avril, est paru la revue Économie et Statistique de l’Institut national de la statistique et des études économiques sur le thème des discriminations à l’emploi en France. L’occasion de faire le point sur les difficultés que rencontrent les jeunes issus de l’immigration.
L’étude a tenté de savoir si un plus haut diplôme et une meilleure qualification permettait d’effacer ces discriminations notamment chez les jeunes d’origine maghrébine. Ainsi, trois CV ont été créés : un Blanc (Sylvain Bernardet) et deux maghrébins (Zahid Messai et Nassim Belahdeb), afin de postuler pour un poste de technicien de maintenance.
« Nous avons délibérément renforcé les caractéristiques productives d’un des deux candidats d’origine maghrébine par rapport aux autres candidats. Ainsi, l’un de ces deux candidats d’origine maghrébine affiche un niveau de formation plus élevé que les autres candidats. Il détient un diplôme de niveau BTS alors que les autres détiennent un diplôme de niveau Bac »
La simulation a nécessité près de 440 envois de candidatures et les résultats sont dérangeants. Le « Blanc » a reçu 35 réponses positives, pendant que le candidat maghrébin de même niveau, à savoir le Bac, n’a reçu que 21 réponses positives. Quant au Bac +2, il a reçu 28 réponses positives.
En analysant ces résultats, on constate que Sylvain a comblé son manque de qualification par ses origines alors que le maghrébin le plus qualifié n’a pas pu compenser ses origines par ses qualifications et son niveau d’étude.
« Le candidat d’origine française reçoit une invitation d’entretien à l’embauche pour 4 CV envoyés en moyenne, contre 7 CV pour un candidat d’origine maghrébine ayant les mêmes caractéristiques productives. Le candidat d’origine maghrébine ayant une formation supérieure aux autres, doit envoyer 5 candidatures pour obtenir une invitation d’entretien à l’embauche »
En 2014, les discriminations visant les jeunes issus de l’immigration sont toujours actives et si on en croit cette récente simulation, ce n’est pas près de changer.