Le Massacre de Srebrenica, plus communément appelé « génocide de Srebrenica » se rapporte aux massacres des adultes et enfants bosniaques dans la région de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine durant le mois de juillet 1995.
Les exécutions ont été perpétrées par des unités de l’Armée de la République serbe de Bosnie, sous le commandement du général Ratko Mladić.
Près de 8000 bosniens ont été exécutés dans des forets, champs, usines, et entrepôts. Les corps des victimes ont pour la plupart été inhumés dans toute la région, et certains corps ont été retrouvés et analysés très récemment.
Il s’agit, selon la justice internationale, du « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », bien que certaines institutions ne le reconnaissent point comme tel et encore moins comme un génocide, à en croire le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) ou encore le Mémorial de la Shoah.
L’an dernier, le président serbe Tomislav Nikolic, a présenté ses excuses pour « tous les crimes commis par les Serbes » mais a refusé de considérer pour autant les massacres comme « un génocide ».
[28 Mars 1997: Les piles de cadavres non identifiés se succèdent dans un abri souterrain au sein d’une morgue bosniaque de Tuzla.]
Ce vendredi, plus de 15 000 personnes ont participé en l’honneur de la commémoration du 19ème anniversaire du génocide, ainsi qu’à l’inhumation des corps de 175 victimes musulmanes, dans la région de Srebrenica.
Avant une prière pour les défunts, Husein Kavazovic, le grand mufti de Bosnie, a déclaré que les meurtres avaient une dimension «énorme et cosmique».
« Ce mal n’a pas encore été vaincu. Il le sera quand la fleur de la repentance fleurira »; a-t-il déclaré auprès de la communauté serbe. « C’est une journée de tristesse et de douleur »; a-t-il ajouté.
[Devant le mur commémoratif où sont gravés les noms des victimes.]
Mustafa Delic, un rescapé de 50 ans, a enterré ses trois frères ce vendredi, dont le plus jeune était seulement âgé de 21 ans. « L’attente a été douloureuse, mais le moment est venu pour que ça se termine. Il faut tourner la page, car la vie continue, qu’on le veuille ou non »; s’est-il confié.
L’Union européenne a également souhaité rendre hommage aux victimes et adressé ses condoléances aux familles. « Nos pensées sont avec les familles et les proches (…) en cette journée de tristesse et de douleur ».
William Hague et Frank-Walter Steinmeier, les ministres britanniques et allemands des Affaires étrangères, ont désigné le génocide tel « une tragédie qui n’aurait jamais dû se produire ».
