Elles s’appellent Alaa Dahdouh, Nazek Diazadah et Suha Ehsan. Elles sont jeunes, courageuses et Palestiniennes. Tous les jours, ces jeunes femmes Gazaouis se confient sur les réseaux sociaux afin de partager leur détresse et leur espoir. Entre bombardements, fuites et coupures d’électricité, ces trois palestiniennes témoignent à cœur ouvert.
Voici le témoignage de ces femmes, qu’un article paru dans l’Express a relayé.

Suha Ehsan a 19 ans. Elle habite le quartier de Tal Al-Hawa, au sud de Gaza et étudie l’anglais à l’université islamique de la ville, endommagée par les bombardements. Aux côtés de sa famille, elle a fui de maison en maison, pour se retrouver chez un oncle à Rafah, peu avant que l’armée israélienne ne bombarde sévèrement la ville. Elle garde un souvenir amer des premières explosions :
« J’étais au bureau quand ça a commencé, le 8 juillet, explique l’étudiante, qui travaille en tant que traductrice dans une petite entreprise. Nous avons entendu quelques explosions ce matin-là mais nous avons continué à travailler. Puis une autre était si proche qu’il a fallu partir. Une camionnette avait été visée près d’ici, je l’ai vue en rentrant chez moi. »

A mesure que les frappes de Tsahal s’intensifient, les Gazaouis subissent une pénurie importante de nourriture, des coupures d’eau et d’électricité. Alaa Dahdouh, 21 ans, peut aussi en témoigner. Elle habite aussi le quartier de Tal Al-Hawa. Il y a une semaine, elle racontait de quoi étaient composés ses repas :
« Tous les jours, nous nous partageons uniquement du pain et du fromage… J’ai droit à deux miches de pain par jour », témoigne t-elle, avant d’ajouter, avec peine : « Je pèse 45 kilos maintenant. »

Et il y a la peur de se rendre à la boulangerie pour se ravitailler en pain. Cette peur, Nazek Diazadah, adolescente de 17 ans, la connaît. Elle explique que les habitants « peuvent acheter du pain en faisait la queue toute la journée, avec l’angoisse d’être pris pour cible par une frappe ».
Très vite, l’électricité devient un problème. La principale centrale de Gaza est touchée par une frappe de l’armée israélienne. Sans courant, les frigos ne fonctionnent plus, et la nourriture devient immangeable.

Samedi 2 août au matin, la chaîne Al- Jazeera annonce que l’université islamique de la ville (IUG) a été touchée par un bombardement. L’armée israélienne prétend qu’elle hébergerait une fabrique d’armes.
Etudiante à cette université, Nazek Diazadah a tweeté ce matin-là, avec une photo du bâtiment touché: « Mon futur est déjà condamné avant même que j’y sois! »

Les massacres, les bombardements, le manque de nourriture et d’électricité. Que reste-il aux Gazaouis ?
Le père d’Alaa Dahdouh, lui, s’en remet à Dieu afin de trouver la force pour affronter la situation. « Mon père me dit: aies confiance en Dieu, il ne délaisse pas les oppressés », explique-t-elle. « Mon voisin a perdu ses deux enfants, mais a toujours de l’espoir. »
« Nous sommes Palestiniens donc nous avons bien sûr de l’espoir », assure Nazek Diazadah. "On essaye de rester ensemble pour éviter la solitude et la peur."

« Je crois à l’activisme via les réseaux sociaux », assure Suha. « Les réseaux sociaux comme Twitter devraient être utilisés pour sensibiliser au problème de la Palestine, mais aussi à bien d’autres causes. »
Plus tard, Suha espère enseigner l’anglais. De son côté, Nazek vient de créer un blog pour s’entraîner à écrire des textes. Le 31 juillet, elle y publiait un texte en anglais, « We have Allah ». « Que peut-on encore nous prendre ? » écrivait-elle. « L’attaque continue mais malgré ça, nous faisons notre vie et la Palestine ne mourra jamais. »

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît tapez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici