Dans une épicerie à Ramallah, Muhammad Ali, 9 ans, a demandé à sa mère de lui acheter un jus de fruits, mais lui a dit « Je ne veux pas de jus israélien ». Quand Al-Monitor lui a demandé pourquoi, il a répondu : « Parce qu’ils sont en train de tuer les enfants de Gaza. »
Le boycott, sous ses formes diverses, est une arme redoutable afin de protester contre l’occupation israélienne dans les colonies en Palestine. C’est ainsi que de milliers de Palestiniens en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza boycottent les produits israéliens, nous apprend le site europalestine.com.
Le site américain USnews met en évidence que les exportations palestiniennes vers Israël ont augmenté au mois de mai 2014 de 7,1%, par rapport au mois précédent. Cela représente ainsi 86,5% de la valeur totale des exportations. Par ailleurs, les importations en provenance d’Israël ont quant à elles diminué de 7,3% par rapport au mois précédent, ce qui représente 65,3% de la valeur totale des importations en un mois seulement, selon le Bureau central palestinien des statistiques.
Un reportage de la télévision sur la chaîne israélienne Channel 10, diffusé le 15 août, indiquait notamment que « les ventes de produits israéliens en Cisjordanie ont diminué de 50% en raison du boycott causé par l’attaque israélienne sur la bande de Gaza » ajoutant que « certaines usines ont dû fermer certaines de leurs lignes de production en raison de la baisse des ventes ».
Les demandes accrues de produits palestiniens indiquent que la campagne de boycott a un impact conséquent : d’après le directeur général de la politique et des études économiques et porte-parole du ministère de l’Economie, Azmi Abdul Rahman, « la demande croissante de produits palestiniens fournissent des substituts aux produits israéliens ».
Les effets des campagnes de boycott ont commencé à apparaître dans les usines et les entreprises notamment, qui offrent des substituts aux produits israéliens, en particulier dans l’industrie laitière, qui tente de fournir des alternatives palestiniennes aux produits laitiers israéliens de la marque Tnouva.
Amjad al-Mouhtaseb, directeur de la société Al-Junaidi, l’une des plus grandes entreprises laitières palestiniennes, a déclaré que « dans les deux dernières semaines, les ventes de l’entreprise ont augmenté de 15%. Ceci s’applique à d’autres entreprises aussi. Les entreprises laitières palestiniennes avaient l’habitude d’avoir une part de marché de 55-60% dans le passé, mais maintenant, leur part dépasse 80% ».
Cette augmentation de la production a également affecté les heures de travail. Mouhtaseb a confirmé que « les heures de travail ont été ajoutées dans les usines de l’entreprise, et 40 nouveaux travailleurs ont du être embauchés ».
Seulement quelques semaines se sont écoulées depuis le début du boycott, mais ses répercussions ont déjà commencé à faire des prouesses, et ceci à plusieurs niveaux. « La part du produit local palestinien dans le panier du consommateur palestinien devrait augmenter d’au moins 12% à 25% dans le court terme. Nous allons assister à une augmentation des investissements qui aura des effets positifs sur les composantes du processus économique »; a souligné dans un communiqué la Direction Générale de la production au sein du ministère de l’Economie nationale, Manal Farhat.