Une enquête à charge remet en question les rôles joués par l’ancien président Nicolas Sarkozy et l’ancien président de l’UEFA Michel Platini dans l’attribut de la Coupe du Monde 2022 au Qatar.
Mediapart a révélé, hier, « le contenu de notes de la présidence Sarkozy sur l’attribution du Mondial 2022 au Qatar. Selon ces documents rédigés par l’ancienne conseillère sport du chef de l’État et saisis par la justice, Michel Platini, « réticent » à soutenir Doha, s’est laissé convaincre lors d’un déjeuner à l’Élysée fin 2010« , rapporte le journal.
Rappel des faits
Le 2 décembre 2010 restera comme un jour de gloire pour le Qatar et de perplexité pour le monde sportif. À la surprise générale, le petit émirat est désigné pour l’organisation de la Coupe du monde 2022 contre le favori : les États-Unis d’Amérique.
Nation pauvre en sport, équipements sportifs minimes, climat étouffant, crise géopolitique, pays musulman : Rien ne prédisposait le petit Emirat à accueillir à tel évènement.
Des soupçons de corruption planent sur les votes
Une « réunion secrète » se tient à l’Elysée peu avant le vote de la FIFA entre Nicolas Sarkozy, le prince héritier du Qatar, Michel Platini et Sébastien Bazin.
« Au cours de cette réunion, écrit France-Footballil a tour à tour été question du rachat du PSG par les Qataris (devenu effectif en juin 2011), d’une montée de leur actionnariat au sein du groupe Lagardère, de la création d’une chaîne de sport (la future BeIn sport) pour concurrencer Canal + – que Sarkozy voulait fragiliser -, le tout en échange d’une promesse : que Platini (président de l’UEFA) ne donne pas sa voix aux États-Unis, comme il l’avait envisagé, mais au Qatar ».
Joseph Blatter, confirme alors : « Il y a eu des influences politiques directes. Des chefs de gouvernement européens ont conseillé à leurs membres qui pouvaient voter de se prononcer pour le Qatar, parce qu’ils étaient liés à ce pays par des intérêts économiques importants. »
«Tout allait bien jusqu’au moment où Sarkozy a tenu une réunion avec le prince héritier du Qatar, aujourd’hui émir. Et au déjeuner qui a suivi [à l’Elysée, le 23 novembre 2010] avec Michel Platini, il a dit que ce serait bien d’aller au Qatar. Et cela a complètement changé la donne ».