La paranoïa gagne du terrain et dépasse largement nos frontières. Au Danemark, un jeune étudiant en a fait les frais.
Se rendant à Copenhaegue par le train, il eut la bonne idée d’emmener un bon livre à lire. Malheureusement pour lui, il s’agissait d’un livre sur le terrorisme.
Bien mal lui en pris. Vous lisez un livre sur le terrorisme, vous en êtes donc un ! Voilà ce que c’était dit sa charmante voisine de train.cN’écoutant que son courage, et munie d’une détermination sans borne, la dame alerta les autorités. Après tout, il avait l’air stressé et nerveux en plus d’avoir une lecture douteuse.
Mais ce qui ne laissait plus de place au doute, et incita la police danoise à se lancer aux trousses de ce « terroriste » à la mine patibulaire, c’est sa ressemblance avec un …. Arabe !, donc obligatoirement un terroriste, ne dit-on pas il n’y a pas de fumée sans feu ?
Décrit comme « d’apparence moyen-orientale », avec des « cheveux noirs » et une « barbe fournie », les médias s’emparent de l’affaire.
La police prend l’affaire très au sérieux et lance des appels à la population « Si vous voyez l’homme, qui, selon un témoin, a eu un comportement suspect, contactez la police ».
Des photos de l’homme, tirées de caméras de surveillance, sont diffusées. Branle-bas de combat, le Danemark est sens dessus dessous !
Au bout de 6 heures de recherches intensives, d’alerte en tout genre, la police reconnaît son erreur, pas de terroriste à l’horizon, il s’agit juste d’un étudiant se rendant à son examen.
Le jeune homme, Alisiv Ceran, lisait “War On Terror” qui est à son programme, rapporte la chaîne de télévision TV2.
Lorsque les photos sont apparues sur les chaînes de télévision, le pauvre homme n’a trouvé de solution que de se cacher dans les toilettes de peur d’être assailli !
Il trouve encore le moyen de plaisanter en glissant un petit message destiné à la responsable de ce tohu-bohu « Ma voisine de train, je suis désolé de vous avoir fait peur. Je sourirai un peu plus à l’avenir ».
L’officier de police, Mogens Lauridsen, qui ne manque pas d’un certain humour, déclare, au cours d’une conférence de presse « Je ne pense pas que nous ayons surréagi. Nous ne pouvons pas nier que cela ait pu avoir des effets négatifs, mais nous n’avons pas eu de réactions indiquant que cela avait effrayé les gens. »
Cette histoire serait tellement drôle, si elle n’était pas aussi absurde et pathétique.
Aujourd’hui, c’est clair ! Dès l’instant où vous dénoncez quelqu’un, qui ressemble, de près ou de loin, à un basané, vous devenez crédible, on vous prête attention. Vous avez carte blanche pour « balancer » qui vous voulez !
C’est la porte ouverte à toutes les dénonciations calomnieuses, qui nous rappellent un temps où la délation était légitimée et encouragée par le pouvoir.