A l’hôpital de Nanterre, les infirmières et les soignants se protègent contre le Covid-19 avec des sacs en plastique résultat de la compression budgétaire que subit le milieu hospitalier depuis quelques années.
La colère de ces infirmières est représentatif de ce qui se passe dans l’hôpital public en France. Les personnels dénoncent un manque de moyens humain et matériel.
Une infirmière en gynécologie se retrouve un jour seule avec une aide-soignante à devoir s’occuper de 14 patientes. Elle écrit que « l’équipe est épuisée physiquement et moralement », et parle de « sentiment de travail mal fait et mise en danger la vie des patients ».
Un brancardier décrit l’état de délabrement de certains bâtiments dans lesquels il doit passer pour transporter des malades vers le bloc opératoire : « Le sol est plein de trous, se désole-t-il. Cela fait plus de deux ans qu’on demande à l’encadrement qu’ils nous les bouchent et cela n’est toujours pas fait. Quand on fait passer les patients par ici, on est obligé de faire rouler les brancards très lentement, mais les patients souffrent quand même. »
« C’est de la maltraitance »
Le manque de personnel et de matériel adapté est également pointé du doigt. « Sortir quotidiennement de son lit une patiente de 130 kg polyhandicapée, c’est très difficile avec nos moyens, dénonce une aide-soignante qui travaille dans un service qui manque d’appareils pour lever les patients. Cette dame a passé sept semaines dans son lit en étant seulement levée deux fois. Elle a beaucoup pleuré. » Les équipes médicales souffrent également : « C’est de la maltraitance », confie l’aide-soignante à France Infos.