Le Bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM) s’est réuni le samedi 09 mai 2020 en visioconférence afin d’évoquer la possibilité d’effectuer la prière de l’Aïd el Fitr et pour examiner les conditions de reprise des cérémonies religieuses le dé-confinement partiel décidé par le Gouvernement et débutant aujourd’hui le 11 mai 2020.
Dès le début de la pandémie, et avant même l’instauration du confinement le 17 mars 2020, les fédérations et composantes du CFCM ont exprimé unanimement que le principe immuable de préservation de la vie humaine prime sur toute autre considération.
Après avoir rappelé ce principe essentiel, le Bureau exécutif du CFCM estime que la reprise des célébrations religieuses dans les mosquées doit se préparer dans un esprit de totale concertation entre les différentes fédérations représentant l’islam de France mais aussi avec les représentants des autres cultes, afin que notre protection collective ne souffre d’aucune carence ou difficulté.
La date fixée par le président de la République et rappelée par le gouvernement, comme date repère pour la reprise des cérémonies religieuses dont celle de l’Aïd el Fitr sera confirmée ou révisée par le gouvernement à la suite des consultations qu’il aura avec les cultes dans les jours à venir. Ces consultations doivent nous permettre de faire des propositions consensuelles basées uniquement sur des considérations d’ordre sanitaire et la nécessité de nous protéger mutuellement face à la pandémie.
Tout en respectant la souveraineté de chaque culte, le CFCM lance un appel fraternel aux responsables des autres cultes afin que la reprise des cérémonies religieuses ne soit pas l’occasion de division ou de surenchère préjudiciables à notre vivre ensemble. Les religions de France pour lesquelles le sacrifice et l’abnégation ne sont pas de vains mots doivent donner l’exemple pour préserver l’unité et la cohésion de notre pays. L’amour du prochain, qui est au cœur de nos religions respectives, doit aussi nous servir de principe directeur.
L’amélioration de la situation sanitaire de notre pays reste précaire y compris dans les zones vertes. Ce qui s’est passé en Dordogne à l’occasion d’un enterrement qui est loin d’être un grand rassemblement doit nous inciter à la grande vigilance.
Aussi, nous appelons les musulmans de France à se préparer à célébrer très probablement la prière de l’Aïd à la maison avec nos familles.
Dans la perspective d’une reprise des cérémonies religieuses à partir d’une date qui sera fixée définitivement par le gouvernement et serait ultérieure à l’Aïd el Fitr, le CFCM recommande ce qui suit :
– Avant de procéder à la reprise, les responsables des mosquées doivent se rapprocher des préfectures et des mairies avec les CRCM pour concertation autour du protocole qu’ils mettent en place et pour mieux suivre l’évolution de la situation.
– Chaque responsable de mosquée doit veiller à procéder à des désinfections régulières. La distanciation physique, les gestes barrières et la réduction du nombre de fidèles sont des éléments indispensables à mettre en application de manière rigoureuse.
– La reprise doit être progressive et ne peut avoir lieu à l’occasion d’un grand rassemblement.
– S’assurer d’avoir les moyens de faire respecter la distanciation physique. Une mosquée doit commencer par recevoir moins du quart de sa capacité d’accueil. Si cette capacité est de 200 personnes, elle ne doit pas accueillir plus de 50. Un marquage au sol doit être effectué afin de rappeler les distances nécessaires et un affichage clair doit être visible afin que chaque fidèle puisse être informé du règlement.
– S’assurer de la possibilité de convaincre les personnes vulnérables et notamment les personnes âgées de différer leur reprise à une date ultérieure. À défaut, nous recommandons de différer la reprise pour tous car il est de notre devoir de mettre tout en œuvre pour protéger nos aînés.
– Le contact du visage avec le tapis lors des prosternations ainsi qu’une éventuelle rupture de la distanciation physique impose le port obligatoire du masque à l’intérieur de la salle de prière.
– La pose des mains sur les tapis impose leur désinfection avec du gel hydroalcoolique avant l’entrée dans la salle de prière. Etant entendu que les salles d’eau doivent rester fermées pendant les premières semaines d’ouverture.
– Pour une protection complémentaire du visage, il est recommandé à chaque fidèle la pose d’un mouchoir papier à usage unique à l’endroit de la prosternation.
– Pour éviter que les fidèles ne se croisent et faciliter la distanciation physique, il faut prévoir une entrée et une sortie séparées pour la mosquée et les salles de prière.
Si l’une des conditions évoquées ci-dessus ne peut être réalisée, la reprise devra être différée à une date ultérieure. L’objectif de tout responsable de mosquée est de veiller à ce que les cérémonies religieuses ne puissent en aucun cas être une source de contamination du Covid19.
Enfin, à titre de précaution, le Bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM) recommande de ne pas reprendre les enseignements ainsi que les activités culturelles dans les locaux de la mosquée jusqu’à nouvel ordre.
Paris le 11 mai 2020,
Le Conseil Français du Culte Musulman
Dans un esprit de concertation totale, le CFCM estime que la reprise des célébrations religieuses dans les mosquées doit être préparée en collaboration avec les autres fédérations représentant l’islam en France ainsi qu’avec les représentants des autres cultes, afin d’assurer une protection collective adéquate.
La date de reprise des cérémonies religieuses, y compris celle de l’Aïd el Fitr, sera confirmée ou révisée par le gouvernement après des consultations avec les différents cultes. Ces consultations visent à proposer des mesures consensuelles basées uniquement sur des considérations sanitaires et la nécessité de nous protéger mutuellement face à la pandémie.