Abd El Ali Labroumi, 35 ans, Nîmois d’origine, bras en écharpe, 60 points de suture sur la tête après avoir été opéré en urgence pour un hématome qui aurait pu causer des dégâts irréversibles, parle d’une voix faible, très abattu, dans le cabinet de Me Soulié, son avocate.
HONTE! 60 points de suture, une fracture de la clavicule, un hématome extra-dural et 45 jours d’IT de travail: pr cet aide-soignant de 35 ans, le contrôle de FDO s’est terminé à l’hôpital. c comme ça qu’on remercie nos soignants!#PoliciersenColere #ViolencesPolicieres pic.twitter.com/8BiMoiofTV
— L’infirmier ? (@Infirmier0) June 12, 2020
Contrôlé pour excès de vitesse qu’il nie
Il est 23 heures 30, le 21 mai 2020, lorsque Abd El Ali Labroumi arrête sa voiture sur le parking de l’Intermarché de Baillargues (Hérault) pour téléphoner à sa famille, qu’il compte rejoindre après sa journée de travail et de ramadan, rapporte France 3 régions.
« Là, on veut prendre mon véhicule, on me dit qu’il va partir à la fourrière. Un des gendarmes se met devant et jette une herse sur la roue avant gauche. Je suis pris de panique, je sors et je commence à filmer. […] L’un d’eux se met face à moi avec sa lampe, tape mon bras : le téléphone tombe. A l’instant où je m’apprête à le ramasser, il me fait une « prise », je me retrouve au sol, étourdi mais encore lucide. Mon bras droit est cassé au moment où on me passe les menottes. »
Assisté de maître Valérie Soulié, Abd El Ali Labroumi vient de porter plainte auprès du procureur de la République de Montpellier pour violences par personnes dépositaires de l’autorité publique commises en réunion. Son avocate est furieuse :
« C’est totalement inadmissible : on est quand même dans un Etat de droit ! Les notions élémentaires en matière de garde à vue ont été bafouées. C’est tout de suite qu’on doit voir un médecin et un avocat ! Quand on lui indique qu’en période de Covid les avocats ne peuvent pas être joignables, c’est faux ! »
