L’enquête inédite menée par Audrey Lebel pour le magazine d’information La Chronique détaille la manière dont la France a favorisé, soutenu financièrement comme politiquement l’implantation en France d’un campus destiné à former des militaires saoudiens, révèle l’enquête d’Amnesty International.
La France fournit des armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, pays engagés dans le conflit au Yémen. De plus, le gouvernement s’apprête à former des militaires saoudiens au maniement de la dernière version d’armes, déjà utilisées dans le conflit au Yémen, précise Amnesty.
Grâce à un centre de formation flambant neuf, implanté en Meuse avec de l’argent du contribuable français, et en violation des traités internationaux.
En 2011, le PDG de John Cockerill, un groupe international d’ingénierie basé en Belgique et très investi dans le secteur de la défense, a informé le ministre de la Défense Gérard Longuet que l’entreprise était sur le point de décrocher un important contrat militaire avec l’Arabie saoudite, précise Ulyces.
« J’aurai peut-être besoin d’un site pour accueillir des stagiaires sur du matériel militaire que j’ai l’intention de vendre », avait alors confié au ministre Bernard Serin, le PDG de John Cockerill. « Mais il me faut la possibilité d’utiliser des terrains de manœuvre français pour essayer de vendre le matériel. » Ces propos ont été rapportés par Gérard Longuet lui-même.
Les élus locaux et l’État ont décidé d’accorder plus de 2 millions d’euros d’argent public à l’entreprise belge : un tarif attractif de 700 000 euros sur un prix de vente d’1,525 million d’euros de la part de la communauté de communes de Commercy, 761437 euros de la part de l’établissement public (GIP) Groupement d’intérêt public, Objectif Meuse, 600000 euros de la part du conseil régional de Lorraine, et 1 million d’euros via le CDE.