Le dernier rapport annuel du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) dénonce les dérives d’une islamophobie exacerbée depuis les attentats contre Charlie Hebdo. Ce n’est pas moins de 764 actes islamophobes qui ont été recensés rien que pour l’année 2014, soit une augmentation de 10% par rapport à 2013.
Cela représente 2 agressions par jour à l’encontre de musulmans, qui sont à 81% des femmes. Une majorité de musulmanes qui sont insultées et agressées physiquement car plus visible par leur voile.
Elles sont les principales victimes de la discrimination à l’embauche et pour les plus jeunes c’est au sein de l’institution scolaire que le constat est accablant. L’éducation nationale qui atteint des proportions inégalées en matière de discrimination et de stigmatisation à l’encontre des jeunes musulmans.
Elsa Ray, porte-parole du CCIF qui était l’invitée de Claude Askolovitch, a tracé un tableau très réel de la situation vécue par la communauté musulmane. Revenant sur la position du premier ministre Manuel Valls pour qui l’ « islamophobie » n’existe pas, puisqu’il n’a jamais prononcé le mot, préférant user de terme tel que « islamofacisme », qui donne une idée sur son refus d’admettre qu’il existe bien un racisme qui cible particulièrement les musulmans en raison de leur appartenance religieuse.
Elle s’étonne des dernières déclarations de Roger Cukierman digne d’un élu FN, qui flirte de plus en plus avec le parti de l’extrême droite, oubliant leur haine délétère du « juif ».
Comment la communauté musulmane doit-elle agir face à ce déferlement de haine à son égard ?
Un début de réponse sera peut-être possible lors du prochain meeting, initié par plusieurs associations, qui se tiendra le 6 mars à la Bourse du Travail à Saint-Denis. Il sera question d’islamophobie et du climat de guerre sécuritaire qui sévit actuellement en France, mais la priorité sera donnée aux victimes qui pourront s’exprimer à cœur ouvert.
Découvrez l’intégralité de ses propos :