Décidément défendre les musulmans est un défi qu’il est difficile de relever surtout pour un homme politique. C’est probablement le sentiment ressenti par Alain Juppé maire de Bordeaux qui s’est exprimé dans l’Obs. où il estime que ce pays «devient fou !».
Il est l’un des rares hommes politiques a osé affronter la meute islamophobe. Cette folie qui enflamme la France est «raciste» , «antisémite» «islamophobe» et consiste aussi à «voter FN» déclare-t-il. Alain Juppé s’inquiète de cette flambée de haine à l’égard des musulmans. « Le nombre d’actes anti-musulmans a dépassé la totalité des actes anti-musulmans de l’année précédente. En un mois, autant qu’en un an ». déplore-t-il.
La surmédiatisation d’un FN prenant chaque jour un peu plus de poids sur la scène politique, qui lui reproche la future construction d’une mosquée et le baptise «Ali Juppé» la sanction pour avoir soutenu le projet contrairement à ses pairs.
L’islamophobie n’est pas l’apanage du FN seul mais de toute la classe politique. La proposition formulée par Lydia Guirous secrétaire nationale de l’UMP, appuyée par Sarkozy et Valls, d’interdire à des citoyennes majeures de porter un foulard sur les cheveux à l’université en est la preuve manifeste.
Alain Juppé la dénonce comme étant absurde et anti-républicaine. Celui qui déclarait, il y a peu que sa « mère elle-même portait le voile pour aller à la messe» » est choqué devant un tel acharnement dont la seule cible est l’Islam.
Se démarquant totalement de ses homologues, il déclare « Dans l’espace public, moi, ça ne me choque pas de voir quelqu’un qui porte un foulard, voilà. Il faut apaiser ces tensions qui sont des tensions inutiles» ».
L’université lieu d’apprentissage et de démocratie ne devrait pas servir aux politiques à afficher leur aversion de l’Islam comme ce fût le cas pour les écoles publiques.
Pointée constamment du doigt, la femme musulmane fait les frais de cette haine dont elle semble être la victime par excellence que ce soit en matière de législation ou encore dans le cas d’agressions physiques. Pour l’ancien ministre, ces polémiques médiatisées le sont dans le seul but de créer encore plus de lois qui ne serviront qu’à limiter les droits de la communauté musulmane.
Le franc-parler du maire de Bordeaux a déclenché les commentaires les plus hostiles et islamophobes à son encontre via les réseaux sociaux. Il est certain que la meute islamophobe n’a pas pour habitude d’entendre quelqu’un s’exprimer en faveur des musulmans.
