Le président libanais, Michel Aoun a laissé la porte ouverte aux négociations suite aux allégations selon lesquelles son allié le Hezbollah aurait entreposé des armes au port de Beyrouth.
Michel Aoun n’a pas écarté l’idée d’un accord de paix avec Israël lors d’une interview samedi soir accordée à BFMTV, deux jours après l’annonce de normalisation des relations entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis (EAU).
Le président libanais Michel Aoun a publié samedi soir une déclaration explosive, affirmant à la télévision que son pays était peut-être prêt pour la paix avec Israël.
Interrogé dans une interview exclusive sur BFMTV si le Liban était prêt à faire la paix avec Israël, il a répondu: «Cela dépend. Nous avons des problèmes avec Israël et nous devons d’abord les résoudre.
C’était une déclaration choquante d’un président dont la montée en puissance a bénéficié d’une alliance vieille de plus de dix ans avec le Hezbollah, sans doute la force militaire la plus puissante du pays.
Interrogé sur ce qu’il pensait du traité conclu entre les Émirats arabes unis et Israël jeudi dernier, Aoun a répondu que les Émirats arabes unis «sont un pays indépendant».
Cela suggérait qu’Aoun ne serait pas retenu des négociations par des considérations panarabes.
L’invitation implicite à la diplomatie est intervenue alors qu’une marée montante de personnalités de haut niveau au Liban a accusé Israël de l’attaque du port de Beyrouth – et le Hezbollah pour y avoir prétendument stocké ses armes et dénoncé la capitale comme une cible.
Cela faisait également suite aux paroles sévères du sous-secrétaire d’État américain David Hale du port de Beyrouth.
«Tout ce qui s’est passé spécifiquement lié à cette explosion», a-t-il dit, «nous ne pouvons jamais revenir à une époque où tout se passe aux ports et aux frontières du Liban.»
L’explosion a tué au moins 178 personnes, dont l’épouse de l’ambassadeur des Pays-Bas, des dizaines de personnes toujours portées disparues et des milliers de blessés.
Hale a quitté Beyrouth vendredi soir. Le secrétaire d’État adjoint américain David Schenker, l’homme de référence pour les négociations concernant la ligne de démarcation maritime israélo-libanaise, devrait reprendre là où Hale s’était arrêté la semaine prochaine.