La police israélienne a déclaré avoir tiré sur l’homme après qu’il les ait approchés « de manière suspecte ». La police israélienne a tiré et blessé un Palestinien sourd et muet à un point de contrôle entre Jérusalem et la Cisjordanie occupée lundi matin.
L’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne Wafa a rapporté que des témoins ont vu des gardes de sécurité israéliens ouvrir le feu sur l’homme alors qu’il marchait sur la voie réservée aux voitures du point de contrôle de Qalandiya, le blessant à la jambe.
L’armée israélienne a fermé le point de contrôle et évacué le Palestinien blessé vers un hôpital de Jérusalem, avant de rouvrir Qalandiya à la circulation, selon l’agence de presse.
Dans un communiqué, la police israélienne a déclaré que l’homme s’était « approché d’eux avec méfiance » et n’avait pas entendu les appels à s’arrêter.
« Les gardiens ont tiré des coups de semonce et quand il a continué à s’approcher d’eux, le suspect a reçu une balle dans la jambe, blessé légèrement « , indique le communiqué.
« L’homme de 60 ans n’a pas entendu ou répondu car il ne peut ni entendre ni communiquer. »
Qalandiya est le plus grand point de contrôle israélien entre Jérusalem-Est occupée et la Cisjordanie.
De nombreux Palestiniens ont été abattus ces dernières années aux points de contrôle.
Meurtre d’Iyad al-Halak
En juin, le meurtre d’un Palestinien non armé, Iyad al-Halak, âgé de 32 ans, par la police israélienne à Jérusalem, a déclenché un tollé.
Iyad al-Hallak, un jeune autiste Palestinien de 32 ans avait été abattu le 30 mai dernier dans la Vieille ville de Jérusalem par la police d’Israël qui le pensait à tort armé.
Samedi 30 mai, tout près de la Porte des Lions, il a voulu sortir son téléphone de sa poche lorsqu’il a croisé une patrouille de police. Iyad al-Hallak n’a sans doute pas compris l’ordre que lui ont donné les policiers de s’arrêter, a pris peur, se réfugiant derrière une benne à ordures. « J’ai crié : “Ne tirez pas” », a raconté à la télévision israélienne l’éducatrice qui l’accompagnait. « Ils n’ont pas écouté, ils ne voulaient pas entendre.» Un membre d’une autre unité a tué le jeune homme de plusieurs balles de fusil automatique, rapporte La Croix.
Enquête en cours
Mais devant la Knesset, le député arabe israélien Ayman Odeh a vigoureusement interpellé le ministre de la sécurité intérieure en lui demandant de rendre public le contenu des caméras de surveillance. «Dans tous les autres cas, vous diffusez les images après quelques heures», lui a-t-il lancé.
Le leader de l’opposition Yair Lapid – dont la fille est elle-même autiste – a déclaré que la mort de Iyad Hallak lui avait « brisé le cœur ». « La mort d’une jeune personne ayant des besoins particuliers me brise le cœur et tout Israël s’incline aujourd’hui » a-t-il déclaré. Samedi, la police a rejeté les critiques venant du monde politique, les qualifiant de « virulentes et irresponsables ». « Le rôle et la mission des forces de police à Jérusalem et tout spécialement dans la vieille-ville impliquent souvent une prise de décision complexe, des sacrifices et des vies » a indiqué un communiqué en précisant qu’une « enquête interne » était en cours.