Dans une interview accordée ce lundi matin à Cnews, Didier Raoult a tenu à rassurer la population sur la deuxième vague de Covid-19 qui frappe la France de plus en plus fort depuis quelques jours. « Il y a plus de cas aujourd’hui qu’il y a trois semaines ou un mois », a d’abord reconnu le patron de l’IHU Méditerranée Infection, avant de minimiser l’impact actuel du virus.
« Cela reste à confirmer mais nous observons que les marqueurs de gravité chez les patients infectés sont aujourd’hui beaucoup plus faibles que ce que nous avons vu jusqu’en mai », a-t-il dit.
”Il faut essayer de continuer à avoir une vie normale”
« À Marseille, les choses semblent avoir commencé en juillet avec un virus mutant provenant d’Afrique du Nord, a détaillé l’infectiologue marseillais. Ce virus est venu avec les personnes qui font l’aller-retour en bateau avec le Maghreb. Depuis, il y a d’autres virus mutants qui circulent et si en juillet, on avait beaucoup de jeunes positifs, désormais tous les âges sont touchés, hormis les enfants ».
« Depuis le départ, c’est un peu difficile de m’alarmer », a expliqué Didier Raoult sur Cnews, ajoutant : « La situation actuelle ne m’inquiète pas ».
« Si on s’organise et qu’on s’occupe des gens, la mortalité de cette maladie n’a rien de terrifiant, elle est même extrêmement faible. Je préfère rassurer la population plutôt que de l’affoler, parce que la panique est malsaine, y compris au plus haut niveau. J’ai vu des collègues ne pas supporter la tension et faire des crises de panique. Ceux qui paniquent doivent s’en aller et laisser leur place à des gens qui ont les nerfs solides. Les situations de tension réclament des gens qui soient calmes, déterminés et actifs”.
”Il faut essayer de continuer à avoir une vie normale”
« Il faut essayer de continuer à avoir une vie normale, tout en faisant attention à ne pas faire d’excès qui nous surexposent, nous et nos familles, au risque de transmission de cette maladie contagieuse », a-t-il poursuivi.
« Si vous organisez un mariage, c’est difficile d’éviter que les gens dansent en même temps, et là, bien entendu, la contagion est plus importante, car plus personne ne pense aux masques, plus personne ne pense à se mettre du gel sur les mains ».
« On sait qu’à Marseille, les mariages chez les Roms ou les fêtes dans la communauté juive ont été des sources de contagion extrêmement importantes », révèle-t-il.
« Je regrette que le ministre de la Santé ne soit pas venu voir comment fonctionnait l’IHU, ça lui aurait permis de faire du benchmarking (analyser les techniques de gestion et les modes d’organisation des entreprises afin de s’en inspirer et d’en tirer le meilleur), plutôt que de nous traiter comme le vilain petit canard. On a l’impression que l’on vit dans un pays étranger, que personne ne nous regarde ».