Converti à l’islam depuis l’âge de 16 ans, Nicolas Anelka a été pendant des années le grand espoir du football français.
De club en club, de pays en pays, il a fini par jeter l’ancre en Algérie où il est devenu consultant pour un club d’Alger, le NA Hussein Dey.
L’ancien attaquant de l’équipe de France s’est confié à Al Arabiya sur sa nouvelle vie et ses sentiments sur l’Islam et les discriminations dont sont victimes les musulmans.
Il a grandi dans la cité Van Gogh de Trappes et c’est là qu’il s’est fait ses premiers amis pour la plupart algérien.
« J’ai une affinité avec l’Algérie, parce que j’ai grandi avec beaucoup d’amis algériens en banlieue parisienne. Nous avons beaucoup de choses communes, notamment l’islam. »
« En fait, les gens me disaient que j’avais un caractère algérien, poursuit-il. J’ai été très touché parce que c’est un peuple très fier. Je suis fier mais pas arrogant. J’avais seize ans lorsque je me suis converti à l’islam. Au-delà de l’aspect fraternel, ma conversion n’a pas changé ma vie. Je vivais déjà avec les mêmes principes – être juste, avoir des valeurs… J’avais l’habitude de jeûner pendant le ramadan parce que j’admirais les musulmans autour de moi qui jeûnaient. Je me suis converti car j’avais la certitude que l’islam était pour moi. J’ai senti cette relation avec Dieu. J’ai eu la conviction dans mon cœur que c’était ma religion. »
Egal à lui-même, celui qui avait crée l’émoi en faisant une “quenelle” en référence au geste popularisé de l’humoriste Dieudonné a son franc parler, il évoque la montée de l’islamophobie qui gangrène la vie quotidienne des musulmans de France.
« Les Français d’origine nord-africaine tentent de réussir, mais la société française les maintient en échec. Il y a beaucoup d’obstacles. Par exemple, si vous envoyez un CV avec le mauvais code postal et un nom à consonance musulmane, alors vous ne serez pas considéré et vous n’obtiendrez pas un emploi. C’est seulement en France que vous avez besoin de cacher votre nom et la photo dans l’espoir de trouver du travail. Ce niveau de discrimination est inacceptable. »
Pour Anelka il reste aux jeunes la possibilité de se tourner vers le football véritable ascenseur social mais il reconnaît que peu d’élus y parviennent « (…)Plus de 90 % des footballeurs sont d’origine modeste. C’est très égalitaire mais vous devez être l’un des meilleurs pour réussir. Il y a énormément de joueurs. Or très peu d’entre eux parviennent à évoluer un plus haut niveau. C’est incroyablement difficile. »
Quant à savoir ce qui a poussé Nicolas Anelka à se rendre en Algérie pour débuter une nouvelle carrière au-delà de sa fascination pour le pays, il semble très heureux de contribuer à améliorer la technique des footballeurs algérois qu’il trouve par ailleurs excellente.
« Je suis très heureux de développer le football algérien, a-t-il ajouté. Aujourd’hui, il est principalement représenté par des Français d’origine algérienne qui jouent en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni… J’aimerais mettre en place des académies de coaching en Algérie. Les joueurs algériens ont de grandes qualités, surtout leur jeu technique. Il semble être inné dans le football algérien. C’est vraiment un art. Les Algériens sont au dessus de la moyenne quand il s’agit de la technique, mais il y a des lacunes qui doivent être travaillées. Je veux tout simplement transmettre mes connaissances aux jeunes Algériens et les inspirer. Le football algérien me rappelle le style brésilien. »