Le Premier ministre libanais désigné, Mustafa Adib, a annoncé samedi sa démission de ses fonctions.
Mustafa Adib a déclaré, dans un discours télévisé aujourd’hui du palais de la Baabda après une rencontre avec le président libanais Michel Aoun: «L’effort atteignant sa phase finale, il m’est apparu clairement que le consensus n’était plus en place, et par souci d’unité nationale, je ne poursuis pas la tâche de former le gouvernement. »
Le Premier ministre a expliqué: «Dès que j’ai procédé aux consultations parlementaires pour former le gouvernement, plusieurs blocs politiques ont annoncé qu’ils ne nommeraient personne et ont informé tout le monde que je ne proposais pas de noms qui pourraient constituer une provocation pour certains partis. »
Il a souligné que «l’initiative de Macron doit se poursuivre car elle exprime la sincère intention de la France de soutenir le Liban.»
Le ministère français des Affaires étrangères a appelé les forces politiques au Liban à former de toute urgence un nouveau gouvernement dirigé par Mustafa Adib, soulignant que le Liban traverse une «crise sans précédent».
Former un nouveau gouvernement « sans délai »
Le ministère français des Affaires étrangères a averti mardi les forces politiques libanaises que le pays risquait de s’effondrer si elles ne formaient pas un gouvernement sans délai.
« En ce moment décisif de l’histoire libanaise, les forces politiques libanaises sont confrontées à un choix entre la reprise et l’effondrement du pays. C’est une lourde responsabilité envers les Libanais », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, lors d’un point de presse quotidien.
La France presse les politiciens libanais de former un nouveau gouvernement dans un « délai raisonnable » pour sortir la nation d’une crise profonde mais n’a pas fixé de nouvelle échéance après que la dernière à la mi-septembre ait été manquée, ont déclaré deux sources diplomatiques françaises.
Le président chrétien libanais, Michel Aoun, a déclaré lundi à des dirigeants politiques agités que le pays allait « en enfer » si un nouveau cabinet n’était pas formé rapidement pour sortir le pays de sa pire crise depuis la guerre civile de 1975-1990.
« La France regrette que les responsables libanais n’aient pas encore réussi à tenir les engagements pris le 1er septembre », a déclaré Von der Mühll. « Nous les appelons à parvenir sans tarder à un accord sur la formation d’un gouvernement de mission, qui devra ensuite mettre en œuvre les réformes nécessaires. »