Près de deux jours après l’attaque contre Samuel Paty, professeur d’histoire décapité dans les Yvelines, le ministre de l’Intérieur prépare une mesure choc. Selon une information d’Europe 1 confirmée par franceinfo, Gérald Darmanin va demander aux préfets l’expulsion de 231 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation à caractère terroriste.
Lors de la présentation mensuelle des chiffres de la délinquance le 13 octobre, le ministre de l’Intérieur avait déjà avancé ce chiffre de 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour radicalisation en France, « qu’il nous faut expulser », avait-il alors déclaré.
Concrètement, 180 personnes actuellement en prison sont concernées. Cinquante-et-une autres en liberté vont être arrêtées dans les prochaines heures. C’est d’ailleurs précisément pour cette raison que Gérald Darmanin s’est rendu au Maroc la semaine dernière, malgré une actualité sanitaire brûlante sur le front du coronavirus. Le ministre a voulu parler du problème des mineurs isolés mais aussi, selon nos informations, demander à Rabat de récupérer neuf de ses ressortissants radicalisés en situation irrégulière, précise Europe 1.
Gérald Darmanin compte faire la même chose dimanche et lundi prochain, mais en Algérie cette fois, puis la semaine suivante en Tunisie. Le ministre sera chaque fois accompagné du patron de la DGSI et présentera une liste d’islamistes que la France veut expulser.
Laurent Nuñez, coordonnateur du renseignement et de la lutte contre le terrorisme a indiqué dimanche sur franceinfo qu’il y avait « plus de 20 000 fiches pour radicalisation, dont un peu plus de 8 000 toujours actives ».
Samuel Paty, professeur d’histoire à Conflans-Sainte-Honorine, qui avait montré des caricatures de Charlie Hebdo lors d’un de ses cours a été décapité, non loin du collège Bois d’Aulne vendredi par un jeune homme de 18 ans, d’origine tchétchène né à Moscou en 2002.
Par ailleurs, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 851 immigrés clandestins sont inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.