Comment parvenir à briser les tabous sur l’Islam ? L’association religieuse Ahmadiyya a trouvé la solution : proposer à des familles de venir partager un repas chez leurs voisins musulmans.
Une ambiance chaleureuse autour d’une table offrant de mets savoureux ? Voici peut-être la clé qui permettra de faire reculer l’islamophobie ambiante qui ternie notre chère république…
Dans sa demeure située à Eaubonne (Val-d’Oise), Munira reçoit deux familles d’éducation chrétiennes. Le but ? Balayer d’un coup sec les préjugés sur l’Islam.
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« L’Islam, celui qu’on voit à la télé, ce sont les attentats, c’est Charlie Hebdo, ça fait peur, on n’en a pas une bonne image » commence Corinne, la quarantaine, venue tout droit de Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et dont le fils, baptisé, « s’est converti il y a un an et demi. »
« Après les attentats, les gens se sont dit: Quelle place doit prendre l’Islam ? », commente Asif Arif, membre de l’association. « Il fallait briser les tabous, que les gens se posent les questions directement, se disent les choses, sans prêcher la bonne parole. »
« J’ai envie de comprendre, de connaître la religion de mon fils », ajoute Corinne. « Est-ce que j’ai apporté le désordre à la maison? » interroge Sébastien, 26 ans. « Non, tu es même un peu mieux » affirme-t-elle. Il enchaîne : « Est-ce que je t’ai ouvert une fenêtre sur l’Islam ? » « Oui, avec toi, j’en ai une meilleure image » se réjouit sa mère.
En bout de table, Rookaya, 61 ans, cousine de Munira, fait l’éloge d’un « Islam de paix, qui respecte toutes les religions, reconnaît tous les prophètes » et non celui « mal vu car mal interprété ».
Munira, sa fille Inès ainsi que Rookaya portent toutes le hijab. « Pourquoi un foulard ? », demande Corinne, perplexe. « C’est juste un couvre-chef, comme une kippa, un turban, un chapeau. Le foulard, ce n’est pas l’Islam, c’est toutes les religions, regardez vos bonnes sœurs ! » rétorque gentiment Rookaya.
« Pour nous les femmes, le voile, c’est toujours inquiétant, on a peur que ça se répercute sur nos droits. La femme voilée aurait plus de vertu que celle non voilée », craint Gabrielle, la trentaine et kinésithérapeute à Eaubonne.
Entres autres, les sujets sur les attentats de janvier, des caricatures du prophète Muhammad (SallAllahou ‘alayhi wa salam) se bousculent le temps du repas.
Sébastien, jeune converti y voit « une insulte ». « C’est une exagération, pour dénoncer », rétorque l’autre Sébastien. « Ça nous blesse, mais c’est leur droit, on ne fait rien », tranche Munira, en médiatrice.