Le procès retentissant pour non-assistance à personne en danger des deux policiers relaxés a laissé un goût amer aux familles de Zyed et Bouna, morts en 2005 par électrocution.
Un verdict attendu depuis 10 ans qui a du mal à passer, difficile à accepter, comme nous l’explique le grand frère de Bouna dans un long entretien accordé à Mouloud Achour. C’est en vain que lui et sa famille ont gardé espoir dans une condamnation qui aurait rendu justice aux deux adolescents.

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Face à cette justice injuste, méprisante à l’égard d’une fange de la société, celle des noirs et des arabes, que l’on oublie souvent qu’ils sont français, car dérangeants.

Siyakha Traoré se dit inquiet de la menace qui plane sur la jeunesse issue des quartiers. Inquiet de se sentir banni de cette «zone de droit», de cette société à laquelle les jeunes ne s’identifient plus. Humiliés et défavorisés par les Institutions, le ras le bol des jeunes, ces dernières années, s’est concrétisé à travers leur révolte.

La justice a jugé LA police et non deux policiers comme cela aurait dû être le cas, faisant ainsi un amalgame qui s’est traduit par une relaxe, selon Siyakha. « Tu vois qui est intouchable ! C’est comme ça, un mépris » déclare-t-il avec fatalité.

Pourtant il est clair que la responsabilité des deux gardiens de la paix ne pouvait être remise en question, pas lorsque l’un d’eux prononce « Je ne donne pas cher de leur peau ! ». Pour ce grand frère il est évident que le danger était sans équivoque pour le policier.

L’appel de la décision sera une réponse au mépris judiciaire affiché pour la mort de Zyed et Bouna, Siyakha compte bien continuer le combat en faisant valoir le droit de se défendre face à l’injustice, montrer aux nouvelles générations qu’il ne faut pas baisser les bras.

Des années de procédures pour un verdict qui aurait dû s’inscrire dans une démarche de sérénité et d’impartialité mais qui a raté le coche, perdant ainsi l’occasion de se redorer le blason face à une jeunesse désœuvrée.

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