La marque américaine de prêt-à-porter Abercrombie & Fitch a comparu devant la Cour Suprême des Etats-Unis, dans le cadre d’un procès intenté par Samantha Elauf, une jeune musulmane discriminée à l’embauche en raison de son hijab.
L’affaire remonte en 2008 : Samantha Elauf se présente à un entretien dans l’une des boutiques de la marque située à Tulsa (Oklahoma) vêtue d’un foulard noir sur la tête, sans toutefois préciser qu’elle le portait pour des raisons religieuses.
Dans un premier temps, sa candidature est acceptée avant d’être finalement refusée par le supérieur hiérarchique du recruteur, le voile constituant un « viol » du code vestimentaire que l’enseigne impose à ses employés.
L’enseigne indique que le style de vêtements privilégié repose sur un « look bon chic bon genre » et « décontracté », figure emblématique de la jeunesse universitaire de la côte est des Etats-Unis.
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Lors du verdict final, le juge Antonin Scalia a estimé qu’un patron ne « peut pas faire de la pratique religieuse d’un postulant, qu’elle soit confirmée ou pas, un facteur d’embauche. » « Ici l’employeur a au moins supposé que la pratique (le port du foulard) était de nature religieuse. Son refus d’embaucher était donc motivé par le désir d’éviter d’autoriser cette pratique, et cela suffit » a t-il ajouté, estimant que « la pratique religieuse d’un employé ne doit pas être une raison pour un employeur de refuser l’embauche.
Peu importe que la décision découle d’une connaissance éclairée, d’un soupçon bien-fondé ou d’un simple pressentiment ».
Cette décision représente une victoire pour Samantha Elauf, soutenue par l’Agence gouvernementale pour l’égalité devant l’emploi (EEOC), dont ses concitoyens sikhs se sont félicités « La victoire de Samantha aujourd’hui est une énorme victoire pour les Sikhs américains », s’est exclamé Gurjot Kaur, avocat de la Coalition sikh, renchérissant :
« Aucun employeur ne devrait jamais avoir l’occasion de faciliter la discrimination à l’embauche ».
Michael Droke, un avocat spécialisé dans le droit du travail a quant à lui précisé que « Les employeurs doivent immédiatement revoir leurs manuels et leurs règlement pour déterminer les éléments qui pourraient susciter une discrimination ».