Raphaël, charpentier de métier, rentre tout juste du boulot. Il décide de réparer ses volets. Le gaillard de 23 ans s’installe dans le hall d’entrée de son appartement. Un plain-pied qui donne directement sur l’un des quais longeant l’Isère. On est le 24 mars 2020, au début du premier confinement. Il aperçoit au travers de sa baie vitrée, à quelques mètres de lui, des agents de la CRS 02 qui vérifient les autorisations de sortie. « Ils étaient en train de contrôler un livreur noir en lui demandant de descendre de son vélo et d’ouvrir son sac » raconte Raphaël à StreetPress.
« En même temps, des personnes non racisées passaient tranquillement. » Cette situation le met en rogne. Raphaël décide d’ouvrir sa porte : « Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient avant de leur dire que c’était un contrôle au faciès. »
Le groupe d’agents se retourne. Deux d’entre eux se dirigent vers Raphaël. « Ils ont démarré au quart de tour » se souvient-il : « Ils m’ont dit : “Sort de chez toi, sale tapette !” »
Une fois sur le pas de sa porte, l’agent N. lui attrape le bras pour le sortir de son domicile. « J’ai attrapé mon escalier en lui disant de me lâcher et il tirait si fort qu’il a arraché mon pull et mon collier. C’est là que c’est parti en vrille » assure-t-il. « Ils se sont encore plus énervés et ils ont commencé à me mettre des coups de poing dans la tête, dans les côtes et dans le dos contre l’escalier. »
« Il m’a arraché une dizaine de dreads, j’avais le crâne en sang. En même temps, il a tenté de me mettre un coup de tête. Je me suis protégé avec ma main droite. Il a ouvert la bouche et m’a mordu violemment le majeur en me tirant à l’extérieur. »
Une fois dehors, il est finalement interpellé avec l’aide de deux autres agents.
Dépôt de plainte
Quelques jours plus tard, il découvre en ouvrant sa boîte aux lettres que l’agent N. a porté plainte et s’est constitué partie civile. Motifs : outrage et violences sur une personne dépositaire de l’autorité publique, révèle StreetPress.
À l’issue du procès, il écope pourtant de quatre mois de prison avec sursis. Il est aussi condamné à verser 600 euros à l’agent N. en « réparation du préjudice moral et corporel », auxquels s’ajoutent 500 euros pour couvrir ses frais de procédure.
Qu’est-ce que t’as besoin d’ouvrir ta fenêtre et faire le malin !!!!!!!!!!!!
Occupes toi de ton volet…