Rabat voudrait que les pays européens suivent l’exemple des États-Unis, qui ont reconnu la souveraineté marocaine sur cette ancienne colonie espagnole qu’est le Sahara occidental.
Rabat attend un geste de Madrid concernant le Sahara occidental. Depuis plusieurs mois, les autorités marocaines multiplient les signaux pour que le gouvernement espagnol reconnaisse la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Vendredi 15 janvier, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a exhorté l’Espagne à suivre la position des États-Unis. Fin décembre, l’administration Trump a reconnu cette souveraineté en échange d’un rapprochement entre le Maroc et Israël et l’ouverture d’un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla – “ou, du moins, à soutenir la proposition de solution marocaine, qui consiste à octroyer au Sahara son autonomie, mais sous souveraineté marocaine”, signale El Confidencial.
L’Espagne botte en touche
Depuis lors, ajoute l’exécutif dans sa réponse à Ciudadanos, «l’Espagne n’apparaît pas en tant que puissance administrante dans la liste des Nations Unies, ni dans les rapports annuels du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara, ni dans aucune des Résolutions du Conseil des Nations Unies qui suivent cette question ».
En ce sens, le Gouvernement soutient que sa position sur cette question « est constante » et passe par la défense « d’une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable telle qu’établie par les résolutions successives du Conseil de sécurité dans le cadre de dispositions conformes aux principes et buts de la Charte des Nations Unies ». De même, l’Exécutif assure que l’annonce de la reconnaissance par l’ancien président américain, Donald Trump, du Sahara occidental comme marocain « n’a pas été une surprise ».
« Officiellement, l’Espagne s’aligne sur la position de l’ONU sur la question du Sahara. Mais dans les coulisses, l’opinion publique et de nombreux hommes politiques espagnols continuent de soutenir le Polisario », indique le magazine mensuel BAB de la MAP, qui considère que Pablo Iglesias est la « source de la crise politique avec le Maroc » sur cette question.
En réalité, « l’Espagne est consciente du poids du Maroc pour l’ensemble de l’Europe, notamment dans les domaines cruciaux de l’immigration et de la sécurité, et de la pêche en ce qui la concerne », souligne le magazine qui estime que l’Union européenne « doit jeter les bases d’une nouvelle relation avec le Maroc, faite de franchise et de transparence ».