L’auteur des tags racistes et islamophobes sur le chantier de la #mosquée Eyyub Sultan de Strasbourg a été remis en liberté. Il est poursuivi pour dégradation et risque seulement 3 750 € d’amende.
L’inscription a été découverte lundi : « Non à l’islam, ça va au bled », tracée en grandes lettres noires sur la palissade du chantier de la Grande mosquée Eyyûb Sultan de Strasbourg, quartier de la Meinau. Un jeune homme de 21 ans a reconnu être l’auteur du tag à l’issue de sa garde à vue ce mardi 23 février.
Cet étudiant strasbourgeois aurait participé samedi dernier à la manifestation de Génération Identitaire, un mouvement d’extrême droite menacé de dissolution par le gouvernement. Stoppé par des passants à Strasbourg en plein tag ce lundi, il a été placé en garde à vue jusqu’à mardi après-midi, précise France Bleu.
L’inscription visant la religion musulmane et non la communauté musulmane, l’étudiant n’est pas poursuivi pour provocation à la haine raciale mais pour dégradation par tag, explique le Parquet de Strasbourg. Il est convoqué début avril au tribunal pour une comparution en reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) et encourt 3.750 euros d’amende.
Déclaration des représentants musulmans
Dans une déclaration vidéo, la Confédération islamique Milli Görüş (CIMG), le groupe qui supervise la construction de la mosquée, a exprimé sa déception face au message islamophobe et raciste.
« Il n’y a pas de dégâts matériels, mais le symbolisme est fort », a déclaré un tweet de la poignée officielle de la mosquée.
«Cependant, cet incident reflète le climat délétère que traverse la France aujourd’hui. En effet, la banalisation des remarques visant les musulmans dans le discours médiatique rabaisse les ennemis du vivre ensemble », a-t-il ajouté.
Un homme de 21 ans détenu par la police a reconnu avoir commis le vandalisme, a déclaré le parquet de Strasbourg, a rapporté le quotidien français Derniers Nouvelles d’Alsace (DNA).
Il a été libéré avant sa prochaine comparution après avoir reconnu sa culpabilité, selon le rapport. Le motif ou l’intention derrière le vandalisme est encore inconnu.
La CIMG a déclaré qu’au cours des dernières semaines, elle avait reçu plusieurs messages menaçants, auxquels les autorités n’ont pas répondu.
Le récent vandalisme a été largement critiqué par des organismes nationaux comme le Conseil français du culte musulman (CFCM) et l’Union des mosquées (UMF).
La Grande Mosquée de Strasbourg a déclaré que l’acte abject de haine et d’intolérance «vise à diviser la communauté nationale et à dresser les communautés religieuses les unes contre les autres, alors qu’elles vivent en parfaite harmonie».
Dimanche, une autre mosquée, cette fois en Espagne, a été la cible d’une explosion et l’incident a été condamné par la communauté locale.