Alors que plus de 344 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 ont été distribuées dans le monde chez les plus de seize ans, les grands laboratoires disposant déjà de vaccins sur le marché étudient leurs effets auprès des plus jeunes.
Plusieurs fabricants commencent à inclure des pré-adolescents et adolescents dans leurs études. Ils vont progressivement introduire des plus jeunes enfants jusqu’aux nourrissons dans les mois à venir, a affirmé le Dr Yvonne Maldonado, vaccinologue pédiatrique en maladies infectieuses à l’Université de Standford. Les laboratoires Pfizer, qui ont déjà inclus des adolescents de 16 à 17 ans dans leur essai clinique de phase 3 ont désormais ouvert leur étude aux jeunes de 12 à 15 ans.
La Haute Autorité de Santé rappelle qu’à ce jour, les vaccins contre le Covid n’ont pas reçu d’autorisation par l’Agence Européenne du médicament pour les enfants de moins de 16 ans. Toutefois, au cas par cas, un médecin peut proposer la vaccination aux enfants les plus fragiles, plus à risque de développer une forme grave de Covid : s’ils sont atteints de cancers évolutifs , ou ont bénéficié de greffes pulmonaires. Le médecin engage alors directement sa responsabilité, précise Les Echos.
Cette initiative répond aux attentes de l’American Academy of Pediatrics, qui estime qu’il s’agit du seul moyen de juger si les vaccins sont sûrs et efficaces sur cette tranche de la population. « Si nous n’ajoutons pas très prochainement des enfants à ces essais, il y aura un retard important avant que les enfants puissent accéder à des vaccins potentiellement vitaux pour la santé », estimait le Dr Sara Sally H. Goza, présidente de l’Académie dans un communiqué.
Dans la revue Clinical Infectious Diseases, plusieurs médecins ont affirmé que la vaccination des enfants et des adolescents était une étape cruciale dans la lutte contre l’épidémie. « L’impact direct de la Covid-19 sur les enfants est plus important que celui observé pour un certain nombre d’autres agents pathogènes pour lesquels nous disposons désormais de vaccins pédiatriques efficaces », ont-ils expliqué avant d’estimer que : « le rôle des enfants dans la transmission du SARS-CoV-2 a clairement été sous-estimé ».