Le candidat-remplaçant du Rassemblement national (RN) dans l’Aude, dans le sud de la France, est visé par une enquête diligentée par le parquet de Carcassonne, après avoir tenu des propos racistes et insultants envers les migrants. Il a notamment comparé les exilés à des « cafards » et des « assassins ».
Nouvelle polémique au sein du parti de Marine Le Pen. Le candidat-remplaçant du Rassemblement national (RN) aux élections départementales dans l’Aude (sud de la France), Henri Lopez Terres, est visé par une enquête pour des propos anti-migrants tenus sur sa page Facebook, indique L’Indépendant.
Le parquet de Carcassonne s’est saisi de l’affaire, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale obligeant tout fonctionnaire, qui a connaissance d’un crime ou d’un délit, d’en tenir informé la justice.
Au moins sept posts publiés sur le compte Facebook d’Henri Lopez Terres, entre le mois de mars et de juin, sont en cause. Dans une publication datée du 18 mai, il compare les migrants à des cafards, a révélé l’Indépendant. « Arabes, migrants et cafards, qu’ils soient mineurs ou pas, sont des nuisibles ! », écrit le candidat. Et ajoute : « Quand je trouve une famille de cafards prête à s’installer dans mes placards, je n’épargne jamais les petits, parce qu’il n’y a pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que ces petits cafards deviendront un jour des très gros cafards, et sûrement pas de gentilles coccinelles… Aucune pitié n’est de mise = c’est une simple question de survie. »
Jeter les Sénégalais à « la mer avec une pierre autour du cou »
Le même jour, Henri Lopez Terres évoque le problème du crack dans le quartier de Stalingrad, dans le nord de Paris. Selon lui, la vente de cette drogue est « assurée à 95 % par des Sénégalais (présumés mineurs mais pour la plupart quadragénaire) ». Le candidat déplore que le ministre de l’Intérieur ne les renvoie pas dans « la mer avec une pierre autour du cou » mais qu’il « les isole en les décalant à 500 mètres de leurs lieux d’exaction, en transformant le Jardin d’Eole en parc animalier, où les enfants qu’ils terrorisaient à Stalingrad vont pouvoir enfin aller se détendre, en jetant des bananes et des cacahuètes par-dessus les grillages à ces singes assassins… ».
Vendredi 11 juin, ces publications n’étaient plus affichées sur sa page Facebook, consultée par InfoMigrants.
Le candidat titulaire du RN dans l’Aude, Marc Palacz, dont Henri Lopez Terres est donc le remplaçant, a assuré à l’Indépendant « ne pas être au courant » de cette affaire et a défendu son collègue. « Vous savez, en France, il y a la liberté d’expression, la liberté de penser. On peut débattre de tous les sujets. Enfin, entre ce que disent ou écrivent les gens et ce qu’on raconte de ce qu’ils écrivent, il y a souvent un monde », explique-t-il.
Le patron du parti d’extrême-droite dans le département Christophe Barthès affirme, lui, que « si ces faits sont avérés, Henri Lopez Terres sera suspendu et passera en conseil de discipline ».
Un autre candidat du RN suspendu pour des propos racistes
Ce n’est pas le premier représentant du RN aux élections départementales à être dans la tourmente. Mardi 8 juin, le candidat dans le Loiret, Pascal Auger, s’est vu retirer son investiture et a été suspendu du parti après avoir, lui aussi, tenu plusieurs propos racistes et anti-migrants.
Selon des tweets rapportés par la presse locale, il a notamment assimilé la France à une « colonie africaine » et proféré des propos insultants envers les migrants. Dans certains écrits, Pascal Auger appelle même à la mort de migrants. Son compte Twitter a été supprimé.