Il y a un mois, le 17 mai, une crise diplomatique compliquée entre l’Espagne et le Maroc éclatait, après une avalanche humaine dans la ville de Ceuta facilitée par les autorités marocaines. À l’ère de l’information au rythme effréné, quatre semaines, c’est une éternité, mais le fossé avec le Maroc est toujours là. La Vanguardia a souhaité s’entretenir avec la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, pour discuter en profondeur de cette question et d’autres questions de politique étrangère.

Comment ça se passe avec le Maroc ?

Il y a un mois nous sommes entrés dans une crise dont nous ne voulions absolument pas et dont, évidemment, nous voulons sortir au plus vite. Nous allons travailler à créer un espace de confiance à partir duquel la relation pourra être réorientée. Cela demande une grande prudence de ma part.

« Nous voulons sortir au plus vite de cette crise »

« Nous ne voulions absolument pas de cette crise, dont nous voulons évidemment sortir au plus vite. Nous allons travailler pour qu’un espace de confiance se crée à partir duquel la relation peut être réorientée. Cela demande une grande prudence de notre part ».

Y aura-t-il un geste de l’Espagne envers le Maroc ?

J’ai peur d’être un peu ennuyeux dans cette interview. Discrétion et prudence pour instaurer la confiance. Me voilà.

Quatre semaines suffisent pour une réflexion autocritique. Le Gouvernement s’est-il trompé en n’informant pas le Maroc de l’arrivée en Espagne de M. Brahim Ghali, leader du Front Polisario, pour être soigné dans un hôpital pour une grave infection au covid ?

Je pense que je suis le plus critique de moi-même dans ce ministère. J’ai toujours été autocritique, par nature. Cela dit, je suis aussi ferme dans mes convictions. Je ne les change pas facilement. Lorsque j’ai pris mes fonctions de ministre des Affaires étrangères, j’ai promis deux choses. J’ai promis de défendre les intérêts de notre pays et j’ai promis de représenter les valeurs de la société espagnole.

Sur la question du Sahara : « nous sommes prêts à considérer toute solution que le Maroc propose »

« Sur la question du Sahara, nous avons toujours été extrêmement prudents. Nous comprenons parfaitement que le Maroc ait une grande sensibilité sur cette question. Cette attitude respectueuse passe notamment par le fait de ne pas vouloir influencer la position que peuvent adopter les États-Unis. Nous voulons une solution négociée dans le cadre des Nations-Unies. Dans ce cadre, nous sommes prêts à considérer toute solution que le Maroc propose, sachant qu’il n’appartient pas à l’Espagne de servir de médiateur, puisque ce rôle doit être joué par les Nations Unies », poursuit la ministre espagnole.

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