Un lieu de culte musulman a brûlé dans la nuit de samedi à dimanche, à Auch, dans le Gers. Heureusement la mosquée était vide. Elle avait été construite il y a sept ans, il n’en reste aujourd’hui que des ruines.
L’identité et les motivations des incendiaires encore à déterminer. Mais ce n’est ni le premier acte anti-musulman ni le dernier sur le territoire du “modèle républicain” français. Le maire et les fidèles en sont les premiers étonnés, ce département passe pour être un des plus sûrs de France, comment imaginer une telle violence.
Il y a peu, c’est un cocktail Molotov qui était lancé sur les murs d’une autre mosquée, à Mérignac. Ici et là, des têtes de porcs qu’on dépose sur les seuils, des insultes qu’on peint sur les murs. « Les musulmans de France sont inquiets».
Cela se passe chez nous en 2015 et personne n’en a cure ou si peu. « La laïcité mérite mieux qu’un débat sur les assiettes pur porc à la cantine », déclare Matthieu Croissandeau dans un article paru dans le NouvelObs.
La société civile et politique française s’est laissé “gangrener par la haine et l’intolérance”.
Comment en est-on arrivé là ?
L’opinion publique, dégoûtée par les crimes et les actions terroristes à travers le monde, fait évidemment des raccourcis et des amalgames. Elle finit par oublier que la quasi totalité des musulmans de France n’aspire qu’à vivre sa religion en paix et en privé.
On les somme de se démarquer de ces attentats comme s’ils en étaient directement responsables. Dès qu’une polémique éclate, on les soupçonne directement d’une « double allégeance », ne peut-on être à la fois “musulman et français”.
La France est un pays laïque où la République assure à chacun « la liberté de conscience et le libre exercice des cultes ». Les musulmans de France, comme tous les autres croyants, doivent donc respecter les lois de la République.
Oublier ce principe que le modèle républicain traite toutes les opinions et toutes les religions sur un pied d’égalité. ne fait qu’alimenter « les communautarismes ».
« On ne construit jamais rien de bon sur la stigmatisation et le rejet ».
