Pendant près de deux heures, les députés se sont déchirés autour d’un bref amendement, finalement rejeté, émanant du MoDem partenaire de la majorité, qui aurait interdit tout signe ostentatoire d’appartenance religieuse pour le personnel des bureaux de vote, comme c’est déjà le cas pour les signes politiques.
Le sujet n’a pas manqué de soulever les passions, déjà vives autour du projet de loi, dit “séparatisme”, sur le “respect des principes de la République”, examiné en deuxième lecture depuis lundi à l’Assemblée nationale, indique Ouest France.
François Pupponi (MoDem) a souligné que le président d’un bureau de vote était tenu à cette neutralité religieuse, pas ses assesseurs, qui peuvent toutefois être amenés à le remplacer.
Par conséquent, “nous proposons que l’ensemble des membres d’un bureau de vote soient tenus à la neutralité, y compris religieuse”, quelle que soit la confession, a-t-il plaidé, ouvrant la voie à une avalanche de prises de parole, ponctuées par une suspension de séance pour calmer l’atmosphère.
La ministre Marlène Schiappa, représentant le gouvernement, a appelé à “ne pas alimenter une spirale de stigmatisation et de haine”, en soulignant que dès qu’un assesseur remplaçait le président du bureau il était déjà tenu d’enlever tout éventuel signe religieux.