Israël s’intéresse-t-il désormais de très près à l’armée algérienne ? En tous cas, l’affaire du sous-marin israélien qui aurait tenté d’espionner l’«exercice tactique combiné RADAA 2021» qui s’est déroulé mercredi 29 septembre dernier à l’ouest du pays, le suggère.
L’armée algérienne n’a pas, pour l’instant, confirmé l’information. Néanmoins, plusieurs sources l’ont affirmé. C’est tout d’abord le journaliste russe Darko Todorovski, spécialiste des questions militaires, qui a rapporté l’information en premier.
La rumeur du sous marin Israëlien espion qui a été poursuivi et chassé par la Marine algérienne, qui circulait depuis 5 jours sur les réseaux sociaux est confirmée. ??https://t.co/h936y0HzOY
— moonbee (@BMoon_bee) October 3, 2021
L’exercice, qui a vu la participation de nombreuses unités navales algériennes, était destiné à démontrer les capacités d’attaque en profondeur, ou de destruction furtive de cibles en mer à très longue distance. Radaa 2021 s’est déroulée en présence du chef d’état-major général Saïd Chengriha, commandant des forces navales et chef de la deuxième région militaire.
C’est lors de la préparation de l’exercice, le 27 septembre, qu’un incident s’est produit. Un sous-marin israélien de classe Dolphin a été repéré par détection passive, suivi et forcé de faire surface dans les eaux internationales et de quitter la zone.
Le Dauphin a été détecté par les systèmes acoustiques d’un sous-marin algérien Kilo. La décision a été rapidement prise de le poursuivre agressivement sans l’utilisation de sonar afin d’éviter la contre-détection. Le BDSL Kalaat Beni Abbas, qui faisait partie de la formation (en tant que navire de commandement) a joué un rôle central dans l’opération en déployant deux hélicoptères de lutte anti-sous-marine Superlynx. Les deux avions avec leurs détecteurs d’anomalies optiques et magnétiques ont poursuivi la poursuite tandis que deux sous-marins Kilo 636 repoussaient l’intrus vers le nord.
Encerclé, l’équipage du Dolphin a préféré faire surface pour indiquer qu’il abandonnait la mission et s’éloignait des côtes algériennes. Il a fait surface à 5 km au nord de Kalaat Ben Abbès. Pour information, l’incident a eu lieu en bordure des eaux internationales et le sous-marin israélien a fait surface en dehors de la zone.
Quant aux objectifs de l’intrus, ils devaient être la collecte de renseignements et d’informations techniques, d’autant plus qu’il était prévu qu’au moins un sous-marin algérien tire un ou plusieurs missiles Kalibr. Dans ce cas, le Dolphin aurait obtenu la précieuse signature acoustique indiquant l’ouverture des râteliers de missiles et aurait enregistré le son de la préparation au tir et de la routine de tir. Des informations précieuses qui pourraient aider à prévoir les actions entreprises par les équipages algériens en cas de conflit. Le fait que l’exercice soit complexe et implique de nombreux navires de guerre, a aussi été l’occasion de faire du renseignement électronique et de collecter des données sur les transmissions de la Marine algérienne et leur cryptage.
Au final, la vraie question est de savoir si ce regain d’intérêt israélien pour l’armée algérienne est lié à des tensions entre l’Algérie et le Maroc ou s’il y a d’autres motifs derrière cela. Sachant que la zone de patrouille des navires algériens est essentiellement la Méditerranée occidentale et ne menace donc pas l’Entité sioniste.
Quant à l’exercice, il a été une belle réussite avec un tir cadré contre un navire et contre une cible à l’intérieur des terres à une distance de 270 km.