Un “Complément d’Enquête” qui fait froid dans le dos. Ce jeudi 8 octobre, France 2 a diffusé un reportage spécialement dédié au racisme dans le travail. On y voit Mustafa se faire copieusement insulter par son patron, à cause de ses origines et de sa religion.
Employé dans une entreprise de transport depuis quelques années, le jeune musulman assiste à la transformation de son patron qui se mue en raciste invétéré. Depuis lors ce sont des brimades et des injures islamophobes à longueur de journée. Las de se faire maltraiter, Mustafa filme discrètement l’une des nombreuses humiliations auxquelles il a droit et là on peut se rendre compte de l’ampleur et de l’horreur de la situation vécue par le musulman.
L’attitude de son patron aurait, dit-il, changé après les événements de janvier 2015 qui ont marqué la France. Un amalgame qui a déclenché une haine équivalente à celle des attentats du 11 septembre, faisant des musulmans les terroristes de ce nouveau siècle et du coup bien sûr la porte ouverte à toutes les mesures restrictives et les justifications légalisées des limitations de nos libertés.
Ce documentaire semble très représentatif de la triste réalité et sur ce qu’endurent nos frères et sœurs souvent livrés qu’à eux-mêmes. Insultes gratuites sans besoin de prétexte, un droit que nombre de français s’arrogent de plus en plus, faute de sanctions. Le chef d’entreprise, fort de sa position ne se gêne pas:
« Où est-ce que t’as eu ton permis toi ? Tu l’as eu en France ton permis ? Non, non, tu sais pas rouler un camion (sic). (…) Avec ta petite djellaba de merde, là. Et ta gonzesse de merde, si elle vient ici et qu’elle me dit pas bonjour, ça ira mal ! Écoute Mustafa, tu rentres dans le rang ou tu dégages. Ferme ta grande gueule. Depuis qu’un patron s’est fait trancher la gorge, j’en ai jusque là. Moi, MOI, j’ai envie de prendre un Arabe et crac ! T’as de la chance, hein, je n’aime pas les Arabes, je n’aime PAS les Arabes, alors fais gaffe à toi, hein ».
Mustafa lui, se soigne aux anti-dépresseurs dans l’espoir que les choses changent. Le complexe d’infériorité trop longtemps entretenu par les précédentes générations doit disparaître car nous avons pour obligation de faire respecter nos droits comme n’importe quel français.
Complement d’enquête. Un patron à son salarié : « Je n’aime pas les Arabes »