Bien qu’une grande majorité de la population belge peine à voir d’un bon œil l’afflux de ces milliers de réfugiés, certains se démarquent de l’inquiétude nationale et semblent plutôt bien accueillir les exilés. C’est le cas de Marcelle Bennick, une bruxelloise de 73 ans qui n’a pas hésité une seconde à proposer généreusement, à une famille syrienne, un appartement dont elle est propriétaire.
« J’habite toute seule et je possède un appartement vide et meublé de 15 m² », « Je me suis dit que vu la crise de l’accueil que nous vivons actuellement, cette pièce pourrait tout à fait être occupée par une famille de réfugiés. Du coup, ils habitent en bas et moi à l’étage , a-t-elle confiée.

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La famille Mezrab, composée du couple Latifa et Abderazak et de leurs trois enfants, est arrivée il y a deux semaines après un long périple de deux mois qui l’a entraîné dans neuf pays différents avant de pouvoir enfin fouler du pied la «terre promise».
« Nous avons déboursé environ 9.000 € pour un voyage qui aura duré deux mois. Nous avons connu beaucoup de péripéties et avons alterné les modes de transport. Parfois des bus, une voiture, de la marche à pied et du bateau. Notre embarcation, remplie de réfugiés, a d’ailleurs failli couler mais par chance nous avons survécu ».

De son passé, pas si lointain, Latifa ne garde qu’un bon souvenir avant que la guerre ne vienne mettre un terme à sa belle vie.
« Nous avions une vie confortable en Syrie, jusqu’à ce que la guerre commence. Nous habitions à Alep, une ville qui a été touchée de plein fouet par la guerre. Nous n’avons pas eu d’autre choix que de partir », explique Latifa, (…) « Mon mari a été forcé de quitter son métier de menuisier et aujourd’hui on se retrouve en Belgique chez Marcelle ». Aujourd’hui, entre la famille Mezrab et la retraité un lien fort s’est crée, cette dernière ne tarit pas d’éloges envers ces migrants qui n’ont finalement rien de tellement différent.

« Ces gens sont comme nous. Ils avaient une maison, une voiture, un métier. Personnellement, j’ai connu la guerre quand j’étais enfant. Aujourd’hui en Belgique, nous sommes nés au bon endroit au bon moment, mais il faut penser à ce que l’on aurait pu être. On aurait également pu se retrouver sur la route à l’heure actuelle. Ne l’oublions jamais », conclut Marcelle qui a su mettre de côté les préjugés habituels et se fier à son propre jugement.

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