Une méthode pour le moins radicale que celle employée par le quotidien allemand “Bild”.
Comme à l’image des tabloïds anglais qui avaient lancé une campagne de dénonciation des délinquants sexuels, le journal allemand las des commentaires haineux des internautes à l’égard des migrants, a pris un malin plaisir à publier les propos racistes avec, cerise sur le gâteau, l’identité des auteurs qui se croyaient pourtant bien à l’abri cachés derrière leur écran.
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En accueillant des milliers de réfugiés, l’Allemagne a donné un bel exemple à ses voisins européens plutôt mitigés sur le sujet. Mais une partie de la population germanique, loin d’approuver cet afflux massif s’est épanchée sur le net en propos xénophobes et islamophobes.
Les messages repris par le journal le 20 octobre sont sans équivoques : « Une balle pour chaque musulman et ceux qui les soutiennent », « Et ils repartent quand ces bestiaux ??? » ou encore « Mon grand-père avait une méthode très efficace pour s’occuper de ces “êtres humains”, malheureusement elle est un peu passée de mode ».
41 messages de cet acabit, provenant principalement de Facebook, ont donc été exposés au public par Bild. Une nostalgie à peine voilée pour le IIIe Reich refait son apparition et le sentiment de culpabilité semble avoir disparu pour faire place à une islamophobie décomplexée.
Le journal allemand exhorte les autorités à ne pas rester les bras croisés face à cet excès d’agressivité xénophobe et appelle « M. le procureur à engager des poursuites » contre les contrevenants. « Bild met les haineux au pilori », a déclaré Kai Diekmann, le rédacteur en chef du journal. Mercredi, le quotidien annonçait que « la police avait commencé à enquêter sur les personnes citées ».
Cependant, les critiques ne manquent pas à l’encontre du journal qui est notamment accusé de faire le jeu des extrémistes : « Cela renforce le sentiment de ces extrémistes d’être avant tout des victimes d’un soi-disant “establishment politico-médiatique” », estime pour sa part le journaliste et spécialiste des mouvements d’extrême droite, Toralf Staud, à la radio DeutschlandRadio Kultur.
Pour l’hebdomadaire spécialisé dans l’actualité des médias Horizont, il est au contraire important de mettre en exergue ce racisme latent : « Les personnes qui osent ce genre de propos sur Facebook doivent comprendre qu’ils ne sont pas au comptoir en train de parler à quelques personnes mais que leurs propos peuvent être lus par des millions d’internautes, ce qui est dangereux actuellement ».