La petite école de Fontaine est en ébullition, les parents craignent pour leurs enfants et certains d’entre eux ont même décidé de garder les bambins à la maison. Mais que se passe-t-il donc ? Un pédophile sévirait-il dans les parages ? Non juste un français converti à l’Islam, victime d’une perquisition administrative et arbitraire le 4 décembre et qui en paie aujourd’hui les conséquences.
Mais que peut-on bien lui reprocher à part qu’il se soit converti il y a deux ans déjà et que depuis il vit chez sa mère chrétienne ?
Une maman, des trémolos dans la voix témoigne de “l’horreur”: « cette proximité avec l’école n’est pas rassurante. Imaginez que ce monsieur soit agacé par le bruit dans la cour et qu’il ouvre le feu sur des enfants ! Les clients des terrasses, à Paris, n’avaient pas prévu ce qui leur arriverait le 13 novembre ! »
Le dure labeur du gouvernement à coups d’assignations et de perquisitions donne de bons résultats, le musulman est désormais considéré comme un tueur assoiffé de sang et prêt à tirer sur tout ce qui bouge.
L’histoire débute lundi lorsqu’un parent d’élève donne l’alerte, l’occupant de l’appartement jouxtant le bâtiment scolaire serait un musulman coupable d’avoir été perquisitionné. Dès le lendemain, plusieurs parents refusent de laisser les enfants regagner l’école et certains menacent de changer d’établissement si la direction ne s’occupe pas de déloger l’individu. Une manifestation est même prévue jeudi matin pour faire pression sur la direction.
La psychose est bien ancrée à présent mais n’a cependant pas affecté les parents d’élèves élus qui ne cautionnent pas l’action. Après avoir rencontré le préfet Pascal Joly, ils se sont entretenus avec le directeur académique et ont revendiqué la présence d’un psychologue scolaire qui aura pour but d’apaiser les enfants face au défilé de gendarmes des communautés de brigades de Montreux-Château et Grandvillars, venus encadrer la manifestation.
Finalement peu de parents se sont déplacés mais il n’en reste pas moins que l’inquiétude reste de mise.
Le maire Pierre Fietier déconcerté par la tournure des événements essaie de dédramatiser en faisant appel à la raison de chacun.
Mais que dire du jeune homme de 20 ans qui n’a rien demandé à personne et qui était jusqu’ici inconnu des habitants de Fontaine ? « Je suis un homme comme un autre, un gars normal » s’est-il justifié.
Il ne comprend pas pourquoi tout le monde semble soudain le craindre, « sauf peut-être parce que je prenais le bus vêtu de mon qamis pour aller à la prière du vendredi à la mosquée de Belfort » et la perquisition qui s’est achevée par un non-lieu mais aux conséquences dramatiques « Je ne vois pas ce que j’ai fait de mal », déplore le jeune musulman, « jamais l’islam ne dit d’aller tuer des gosses ». Malgré qu’il n’a rien à se reprocher, il a décidé de « passer quelques jours chez mon père. Alors que j’ai tout à Fontaine ».