Ce lundi, le conseil municipal de Metz a officiellement approuvé la participation financière de la ville à la construction de la future Grande Mosquée. Cette décision suscite de vifs débats, notamment en lien avec le concordat d’Alsace-Moselle.
Lundi 15 juillet, lors du conseil municipal de Metz, le point le plus attendu a été abordé. Aux alentours de 19 heures, après une heure et demie de discussions, les élus ont approuvé le financement de la construction de la Grande Mosquée de Metz. Ce projet, en préparation depuis 20 ans, vise à répondre au manque de place dans les petites mosquées de quartier en construisant un édifice capable d’accueillir tous les fidèles de la ville. Les travaux ont commencé en 2021, et la cession du terrain pour cette mosquée remonte à 2013.
Initialement, il n’était pas prévu que la municipalité contribue financièrement au projet. Cependant, ce paragraphe a été supprimé de la délibération, et la ville de Metz soutiendra désormais l’association de la Grande Mosquée à hauteur de 490.000 euros, sur les 15,7 millions nécessaires à la construction du futur édifice de 5.000 mètres carrés, situé boulevard de la Défense, entre le Technopôle et le quartier de Borny.
« Il n’y a pas de problème d’égalité entre les citoyens, » rétorque Grégoire Laloux, leader du groupe Rassemblement National au conseil municipal. « Toutes les croyances et pratiques sont respectées. La loi est la même pour tous les croyants, peu importe leur religion. Cependant, ici, il s’agit de financer un bâtiment religieux. Ce financement nous semble inapproprié car il ne fait pas partie du concordat, pour des raisons historiques. Il n’y a donc aucune justification pour financer ce lieu de culte. »
Grégoire Laloux et ses trois collègues du RN ont voté contre. Il critique également un manque de transparence dans les finances de l’Association de la Grande Mosquée. « Il nous manque des informations, » souligne-t-il. « Si un chef d’État, et non un pays, fait un don personnel, même si cela n’est pas illégal, c’est moralement questionnable. Un chef d’État, avec ses responsabilités politiques et religieuses dans son pays, financerait un bâtiment religieux. Cela peut être très préoccupant, c’est une forme d’ingérence. »
« Il n’y a pas d’interdiction de principe sur les financements étrangers, » répond François Grosdidier. « Qu’on soit luxembourgeois, allemand ou chinois, on peut soutenir financièrement une communauté religieuse en France. Cela s’applique également à l’islam, » déclare le maire.