Une manifestation en faveur des droits des Palestiniens a débuté au parc Émilie-Gamelin, au centre-ville de Montréal, avant de s’intensifier après la tombée de la nuit. Indignés par la crise humanitaire en cours à Gaza, les manifestants ont brûlé une effigie de Netanyahu en signe de défi symbolique contre les opérations militaires génocidaires d’Israël.
Les participants brandissaient des drapeaux palestiniens et des pancartes, tout en lâchant des fumigènes rouges en signe de solidarité et de résistance. Cette manifestation s’inscrit dans un mouvement mondial de protestations contre l’offensive israélienne à Gaza, qui a causé la mort de milliers de civils et déplacé des dizaines de milliers de personnes.
La police de Montréal a utilisé des gaz lacrymogènes et d’autres agents chimiques pour disperser la foule. Les forces anti-émeutes ont affronté les manifestants sur le boulevard Saint-Laurent, recourant à la force pour disperser le rassemblement. Malgré l’ampleur de la protestation, seules trois arrestations ont été effectuées pour des agressions présumées contre des policiers et obstruction au travail des forces de l’ordre.
Cette manifestation s’est tenue dans un contexte de tensions internationales croissantes, après que la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre Netanyahu et l’ancien ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre à Gaza. Les manifestants ont dénoncé la complicité du Canada dans les crimes d’Israël, alors que le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le pays respecterait le droit international si Netanyahu entrait sur le territoire.
« Nous défendons le droit international et respecterons toutes les décisions des tribunaux internationaux », a affirmé Trudeau dans un communiqué. Cependant, des critiques ont accusé le gouvernement canadien d’inaction face à la souffrance des civils palestiniens, tandis que certains responsables, comme le sénateur Leo Housakos, tentaient de détourner l’attention vers les aspects plus chaotiques de la manifestation.
Le bureau de Netanyahu a rejeté le mandat de la CPI comme étant antisémite, tandis que l’ambassadeur d’Israël au Canada a exhorté Ottawa à rejeter cette décision. Les manifestants à Montréal ont condamné ces réactions comme des tentatives de détourner l’attention des violations des droits humains commises par Israël à Gaza.
Ces événements se sont déroulés en parallèle d’un sommet de l’OTAN à Montréal, où des sujets comme l’Ukraine et le changement climatique dominaient les discussions. Les protestataires ont critiqué la communauté internationale pour avoir donné la priorité à d’autres conflits tout en négligeant la situation catastrophique à Gaza.
« La voix des Palestiniens a été réduite au silence depuis bien trop longtemps », a déclaré un manifestant. « Il s’agit de s’opposer au génocide et de soutenir un peuple abandonné par le monde. »
La manifestation a mis en lumière la frustration croissante de nombreux Canadiens face à la position de leur gouvernement, alors que beaucoup exprimaient leur solidarité avec les Palestiniens vivant sous un régime d’apartheid. Sur les réseaux sociaux, les manifestations ont été décrites comme une réponse nécessaire aux crimes israéliens et un reflet de la colère mondiale contre l’injustice systémique.